Les instituts techniques animaux réagissent face à un rapport de l'association Terra Nova prônant une diminution de la consommation de viande. Il semblerait que les chiffres et données évoqués comportent quelques erreurs.
Alors que l'association Terra Nova, groupe de réflexion qui diffuse ses idées sur le web et les réseaux sociaux, publiait fin novembre un rapport intitulé « La viande au menu de la transition alimentaire : enjeux et opportunités d'une alimentation moins carnée », les instituts techniques animaux (l'Idele, l'Ifip et l'Itavi) ont rapidement réagi en signalant les erreurs de ce rapport.
13 000 litres d'eau pour produire 1 kg de bœuf
Les instituts dénoncent d'abord le chiffrage de la consommation d'eau : 13 000 litres d'eau pour produire un kg de bœuf ! On lit alors en guise de réponse : « En France, la quantité d’eau utilisée pour produire 1 kg de viande de bœuf est en fait de 60 litres et de 7 litres d’eau par litre de lait. Ces niveaux de consommation sont obtenus en comptabilisant les prélèvements d’eau pour l’abreuvement des animaux, le nettoyage des matériels et équipements, l’irrigation, etc. Il s’agit des quantités réelles d’eau consommées en élevage. Les valeurs de 13 000 ou 15 000 litres d’eau/kg de viande, parfois reprises par les médias, sont obtenues à partir d’une autre méthode de calcul, non consensuelle. Aux quantités réelles précédemment calculées, elle ajoute l’eau de pluie reçue par les prairies et surfaces cultivées, eau qui continuerait de tomber même en l’absence des animaux. »
Les idées reçues sur la Concurrence alimentaire et la pollution
L'Idele rappelle qu'une grande part de l'alimentation des animaux n'est pas consommable par l'Homme : prairies naturelles sur des terres non labourables ou encore sous-produits de l'industrie agroalimentaire. Ces derniers seraient des déchets à traiter si les animaux ne les valorisaient pas. Surtout que ce volume de coproduits a augmenté de 23 % en France sur le période 2007-2016, soit 11 millions de tonnes de matière sèche (selon une étude du réseau pour la sécurité et la qualité des denrées animales).
Concernant la production de gaz à effet de serre, les instituts admettent : « L’élevage de ruminants est à l’origine de 10 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Nous notons cependant que de l’ordre de 30 % de ces émissions sont compensés par le stockage de carbone dans les prairies. Ce chiffre est de 50 % pour les élevages herbagers et biologiques. »
L'élevage est bon pour la santé et la société
Quant à l'effet de la consommation de viande sur le risque de cancer, l'Idele explique que le processus de transformation et les additifs sont les principaux responsables. Concernant la viande rouge par exemple, il admet que le mode de cuisson est un facteur de risque. Il s'avère cependant que les produits carnés fournissent des nutriments indispensables à une bonne santé (protéines, vitamine B12, fer, zinc, etc.).
L'institut ajoute également que toutes les maladies animales ne sont pas transmissibles à l'homme, en citant par exemple la grippe aviaire que l'association avait pourtant classé en zoonose dans son rapport.
Enfin, les instituts donnent quelques chiffres pour mettre en évidence les services rendus par l'élevage à la société française :
- 700 000 emplois dans les filières d'élevage dont 310 000 équivalents temps plein dans les élevages et 390 000 emplois induits dans les industries agro-alimentaires, l’approvisionnement, l’accompagnement technique ;
- 13 millions d'ha de prairies (20 % du territoire) et 700 000 km de haies ;
- 570 kg de carbone stocké/an/ha de prairies et 6 000 élevages impliqués dans un plan de réduction de leur impact carbone ;
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