Face à des enfants et leurs parents, Christine Vazeille enchaîne les présentations micro à la main. Très à l’aise devant un public plus ou moins novice sur les questions agricoles, elle explique au moyen d’un quizz ludique des choses simples sur son métier : ce que mangent ses vaches, où va le lait après la traite, ce qu’est la méthanisation, etc.
Depuis une dizaine d’années, cette productrice de lait installée à Saint-Just-près-Brioude, en Haute-Loire est une fidèle du Salon de l’agriculture. Chaque année, elle participe durant quelques jours à l’animation du stand de l’interprofession laitière. « En dix ans, il n’y a qu’en 2015 que je n’ai pas pu venir. »
Pour cette édition 2016, Christine ne peut éviter les questions liées aux difficultés du monde agricole en général et de la production laitière en particulier. « Au contraire, il faut en parler et je veux en parler ! » Pas facile, cependant, de répondre à des questions simples sur des enjeux aussi complexes que ceux de l’économie laitière. « J’explique qu’une exploitation agricole est une entreprise comme une autre, et que, pour qu’elle fonctionne, il faut pouvoir en tirer un revenu grâce à des prix. »
Environnement et bien-être animal, les thèmes récurrents
Si les plus jeunes visiteurs du salon sont ravis de recevoir des "goodies" à l’issue du quizz qu’elle anime pour expliquer ce qu’est une exploitation laitière, les parents, eux, restent interrogatifs quant aux raisons des difficultés subies par le monde paysan. « Les visiteurs ont souvent des préjugés sur notre métier, alimentés par ce qu’ils voient à la télé. Environnement et bien-être animal sont des thèmes qui reviennent toujours. Je réponds que ce sont des notions que nous vivons et pratiquons tous les jours. » L’agricultrice avoue avoir parfois du mal à comprendre pourquoi elle doit régulièrement se justifier sur ses pratiques, malgré tous les efforts entrepris pour produire mieux.
Au-delà des interrogations liées à la conjoncture agricole difficile, Christine insiste toujours sur l’importance de conserver une agriculture forte, avec des producteurs nombreux. « J’explique que les agriculteurs constituent le noyau de notre tissu rural. Et que sans agriculteurs, les territoires se désertifient. Beaucoup de citadins ont encore des racines agricoles. »
Les visiteurs restent sensibles à l'approche territoriale.
Certains lui racontent qu’ils vont régulièrement dans la maison familiale ou leur résidence secondaire, à la campagne. « Je leur dis que sans agriculteurs dans les villages, les chemins et les champs sont moins entretenus et les petits commerces disparaissent avant que les gens s’en aillent vivre ailleurs. Les visiteurs restent sensibles à cette approche territoriale. »
Pour Christine, l’échange avec les citoyens est aussi essentiel que le dialogue entre agriculteurs. « Dans ce contexte difficile, certains d’entre nous sont en détresse. Il ne faut surtout pas s’isoler ! Nous avons un énorme travail de solidarité et d’écoute à mener au sein de la profession. Nous devons nous retrouver, entre producteurs, pour parler de nos difficultés. »
La communication interne à la profession ou tournée vers le grand public est capitale. Mais c’est un travail de fourmi et sans fin. Christine y prend sa part, à sa manière. Au milieu des vaches du Salon de l’agriculture, elle reviendra très certainement l’an prochain.
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