Dans une étude prospective, l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dresse le tableau de ce à quoi pourrait ressembler la carte des abattoirs dans 10 ans. Avec des projections de décapitalisations de l’ordre de 15 % entre 2022 et 2035, « 23 % des sites [spécialisés en bovin] disparaîtraient, pour permettre à ceux qui restent d’accroître leur productivité et donc de rester compétitifs sur les marchés ». Même en limitant l’export de jeunes bovins pour favoriser l’engraissement dans l’hexagone, le constat est sans appel.
Le maillage territorial des abattoirs est un héritage des politiques publiques sanitaires. Dans la France de 1950, près de 1 500 abattoirs parsemaient les campagnes, sans parler des tueries à la ferme ou en boucherie, encore autorisées. La chaîne du froid, encore embryonnaire imposait un fort maillage, et les réseaux de distribution se limitaient généralement à celui des boucheries environnantes. Et pour cause : en 1956, seuls 8 % des foyers étaient équipés d’un réfrigérateur.
291 abattoirs de gros bovins en 2000
L’essor de la grande distribution, ainsi que la standardisation des produits, a fait fondre le nombre d’abattoirs comme neige au soleil. D’un millier dans les années 70, ils étaient un peu plus de 300 dans les années 2000, 270 abattoirs agréés en bovin en 2010, et plus que 181 en 2022.
Cette diminution des points d’abattage s’est faite au gré de la spécialisation des régions. « Les filières cherchaient à garder, dans le Grand Ouest une densité d’élevage suffisante au regard des besoins d’approvisionnement des outils d’abattage-découpe afin de ne pas dégrader leur bilan économique par des coûts d’approvisionnement trop élevés ou un fonctionnement en sous capacité », décrypte l’Iddri.
La diminution du nombre d’abattoirs pose toutefois question en termes de bien-être animal. D’après un sondage Web-agri réalisé en mars 2024, un tiers des exploitations sont actuellement à plus de 100 km d’un abattoir. 28 % des exploitants sont entre 50 et 100 km d’un établissement d’abattage, et 36 % sont à moins de 50 km.
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