Le rapport du Comité Permanent de Coordination des Inspections sur L'Avenir de la Filière Porcine (Rapport Porry), a été remis ce mardi 6 janvier 2004 au ministre de l'agriculture. Amélioration de la compétitivité, allégement des contraintes et meilleure commercialisation sont les pistes envisagées pour assurer l'avenir de la filière.
Le seul scénario acceptable implique un « redressement qualitatif de la filière passant par la lutte contre les surcoûts, l'adaptation à tous les niveaux de l'offre à la demande, et la restructuration visant à doter la filière d'outils compétitifs face à la concurrence étrangère et à la distribution », est-il indiqué d'emblée dans ce rapport qui propose différentes pistes pour restructurer la filière.
Ainsi, le rapport Porry préconise que les surcoûts induits par les contraintes réglementaires en matière d'environnement de bien-être ou de mesures sanitaires soient compensés par des aides.
Il indique aussi qu'il serait souhaitable «que les Pouvoirs Publics financent un plan
d'encouragement à la cessation d'activité», et ce afin de permettre aux éleveurs actuellement en difficulté « de quitter la production porcine dans des conditions acceptables » permettant par la même occasion «un transfert de la production ainsi libérée».
L'amélioration de la compétitivité des élevages peut aussi passer par une meilleure adaptation de l'offre à la demande. Au niveau de l'élevage, le rapport précise qu'«on pourrait envisager de moduler les modèles de production (cf. ce qui se pratique pour certains modèles de porcs lourds) en fonction des marchés visés, ce qui peut impliquer aussi une révision des grilles de classement ».
Une meilleure régulation du marché s'avère nécessaire. Elle passe par l'amélioration des prévisions de production et le «bon usage de ces informations» dont l'intérêt commercial est évident pour le Comité. Il est également préconisé de renforcer les outils de gestion de crise. «Les outils déjà existants (stockage privé et restitutions) doivent être maintenus et utilisés lorsque la situation du marché l'exige, mais également enrichis de nouvelles dispositions », indique le rapport.
Pour le secteur de l'abattage-découpe, les groupes de travail ont constaté qu' «aucune entreprise française d'abattage-découpe n'a une dimension économique suffisante pour peser sur le marché national face à des clients puissants et de plus en plus exigeants ». Il est donc proposé d'étudier l'éventualité d'une restructuration des entreprises de ce secteur.
En ce qui concerne les actions à l'exportation, il faut «coordonner l'action de nos opérateurs, d'éviter des concurrences fratricides, et rationaliser les investissements commerciaux et industriels » indique le rapport Porry.
La commercialisation de la viande de porc peut être améliorée par une meilleure valorisation en magasin, précise le rapport qui préconise la «dé-banalisation des rayons» , une «communication s'appuyant sur des signes de qualité facilement compréhensible», « un renforcement des règles d'étiquetage, à l'image de ce qui se pratique en viande bovine, pour mieux informer le consommateur sur l'origine du produit», ainsi qu'une promotion des qualités gustatives de la viande porcine.
D'autre part, concernant les procédures environnementales, le rapport Porry explique «que l'étude d'impact demandée pour les autorisations de création ou d'agrandissement est devenue au fil des ans un document lourd, stéréotypé, dont l'élaboration nécessite le recours onéreux à un consultant spécialisé ».
La mise en œuvre d'un nouveau cadre de document est donc nécessaire. Il devra être plus précis, plus lisible et structuré afin notamment d'améliorer la sécurité de l'exploitant en le préservant de recours abusifs. Il devient également nécessaire pour «répondre aux dispositions d'éco-conditionalité qui vont se multiplier dans le contexte de réforme de la PAC », précise le rapport.
Pour faire suite à ce rapport, le ministre de l'agriculture Hervé GAYMARD a demandé à Jean-Louis PORRY (co-éditeur du document) d'établir un plan d'action en désignant pour chaque action retenue, une entité responsable, un calendrier de mise en oeuvre et un tableau de bord de suivi et ce pour la fin janvier 2004, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le rapport est à lire actuellement au format PDF sur le site du ministère de l'agriculture, en cliquant ICI.
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