A Nancy - 143 animaux retenus pour ce rendez-vous du Grand Est

« La première vache qui vous est présentée a reçu le Grand prix d’excellence croisé. Le jury a retenu une finesse d’os exceptionnelle, elle est très bonne à l’aloyau ! Le prix de départ est de 6,10 €, qui dit mieux ? ».

11 h, le 21 mai. Sous la halle du marché aux bestiaux de Laneuveville-devant-Bayon, en Meurthe-et-Moselle, Claude Charles vient de lancer la vente aux enchères des animaux de « haute qualité bouchère ». Les douze bovins, mis aux enchères, ont été rigoureusement sélectionnés préalablement par un jury, et ont tous décroché un Grand prix d’excellence.

« La vente aux enchères est le temps fort du concours de Nancy », explique Stéphane Peultier, président de l’Apal (Association de production animale de l’Est), organisatrice de ce rendez-vous traditionnel deux fois par an depuis 2001. « C’est l’occasion de mettre en valeur le travail des éleveurs de Lorraine, d’Alsace, de  Haute-Marne, de Marne et de l’Aube. Les enchères sont assorties d’un prix de retrait destiné à garantir aux éleveurs un niveau correct de rémunération ».

La vente aux enchères précède une vente directe, mettant face à face éleveurs et acheteurs. Le jury de l’Apal, composé de sept professionnels et dont fait partie Jean-Yves Renard, président de la Fédération Nationale des Concours d’Animaux de  boucherie de haute qualité (Fncab) a parcouru un mois avant la vente près de 1.900 kilomètres afin de présélectionner dans les fermes les meilleures Charolaises, Limousines, Blondes d’Aquitaine… « La présélection pour le concours de Nancy a duré trois jours », souligne  Stéphane Peultier.

« Nous nous sommes rendus chez les éleveurs adhérents de l’Apal. Sur 245 animaux proposés, nous en avons retenu 143 pour le Concours de Nancy. »

Représentants des grandes surfaces

Les acheteurs, présents au marché aux bestiaux, avaient fait le déplacement depuis tout le grand Est de la France. Parmi eux, beaucoup de représentants de grandes surfaces et aussi des professionnels mandatés par des bouchers traditionnels. Aux enchères, Lionel Vilmain a acquis au prix de 7,20 € une génisse croisée. Lui travaille pour une société d’abattage de viandes à Sarrebourg. « La bête que j’ai acquise est destinée à une boucherie vosgienne. Ce qui m’intéresse, c’est la qualité du rendement. Acquérir un animal qui a reçu un Grand prix d’excellence est un gage de qualité. Je viens au marché aux bestiaux de Laneuveville-devant-Bayon deux fois par an et j’achète en général entre 10 et 15 bœufs, génisses et vaches ».

Julien Vuillemard, pour sa part, est venu à la fois pour vendre et acheter. « Je suis commerçant en bestiaux et éleveur engraisseur à Dieuze », explique le quadragénaire habitué des lieux.  « Aujourd’hui, j’expose sept Blondes d’Aquitaine, Charolaises et vaches blanc bleu. Le Concours de Nancy est un moment privilégié car il favorise les contacts entre le monde de l’élevage, celui de la boucherie traditionnelle et celui des grandes surfaces. »

C’est un rendez-vous gagnant/gagnant dont l’objectif est de satisfaire à la fois les acheteurs et les éleveurs qui ont l’occasion de mettre en avant leur savoir-faire. Les enchères se sont terminées par la présentation d’une superbe vache charolaise, Grand prix d’excellence du terroir lorrain. « De la viande comme cela, on ne la mange pas, on la déguste ! », assure l’animateur de la vente, qui n’a pas ménagé ses efforts pour stimuler les acheteurs.