La France est passée de moins de 100 unités de méthanisation en 2008 à 305 fin 2013, et « 100 à 150 doivent être mises en service dans les 24 mois qui viennent », a indiqué Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, lors d'une conférence consacrée au secteur.
L'Ademe s'est également penchée sur la santé économique de la filière et doit rendre public dans les prochaines semaines un rapport complet. L'Hexagone compte notamment 140 installations agricoles de méthanisation, d'une capacité de 6.000 tonnes de déchets traités en moyenne, et 20 unités centralisées (qui traitent à la fois les déjections d'élevages et les déchets de l'industrie agro-alimentaire), d'une capacité de 20.000 à 30.000 tonnes. Elles produisent 350 gigawattheures (GWh) d'électricité et 500 GWh de chaleur, soit l'équivalent de la consommation en chauffage de 35.000 foyers.
Selon les premiers résultats de l'étude, leurs taux de rentabilité sont très fluctuants et « beaucoup sont en dessous des 7 ou 8 % », considérés comme nécessaires pour supporter l'investissement, a expliqué Nicolas Chapelat, chargé de mission à la Semaeb (Société d'économie mixte pour l'aménagement et l'équipement de la Bretagne) et rapporteur de l'étude.
Dans ce cadre, la filière « nécessite encore aujourd'hui des soutiens financiers », estime l'Ademe. Un des grands problèmes des exploitants réside dans la sécurisation des approvisionnements en déchets, avec une concurrence entre exploitants qui augmente ces dernières années. Le biogaz et l'électricité produits par méthanisation sont subventionnés via un tarif de soutien, répercuté sur la facture du consommateur. Plusieurs plans d'aide aux investissements ont également été mis en place.
Par ailleurs, l'Ademe plaide pour le développement du biométhane, un gaz proche du gaz naturel, obtenu par l'épuration du biogaz issu de la méthanisation et qui peut être injecté dans le réseau de distribution. Seulement 4 unités existent aujourd'hui et 4 à 5 supplémentaires seront opérationnelles d'ici la fin de l'année, a annoncé Marc Cheverry.
Le biogaz produit par le secteur est essentiellement utilisé pour la cogénération de chaleur, consommée par l'exploitation agricole et les habitations environnantes, et d'électricité rachetée par EDF. La France a pour objectif d'atteindre les 1.000 installations d'ici à 2020. Selon l'Ademe, en 2050, la moitié du gaz de réseau pourrait être issu de la méthanisation, et entre 12 et 30 TWh d'ici 2030.
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