Philippe Grégoire : « Il n’y a plus personne pour défendre l’élevage »

Philippe Grégoire : « Il n’y a plus personne pour défendre l’élevage »

Eleveur laitier dans le Maine-et-Loire, ancien membre de la Fdsea puis de l’Apli, Philippe Grégoire sera le président du "Mouvement national des éleveurs de nos régions", une association de défense des éleveurs en cours de création. Pour être entendue par les services de l’Etat jusqu’au ministère de l’Agriculture, la structure s’associe avec le Modef. Interview.

Philippe Grégoire, éleveur à Chanzeaux, dans le Maine-et-Loire
Philippe Grégoire, éleveur à Chanzeaux, dans le Maine-et-Loire, produit 750.000 l de lait avec son épouse et un salarié. Adhérent à la Fnsea jusqu'en 1996, il a ensuite participé au développement de l'Apli avant d'en démissionner en 2013. (©DR)

Web-agri : Vous créez le « Mouvement national des éleveurs de nos régions », une nouvelle structure pour défendre les éleveurs. Pourquoi ?

Philippe Grégoire : Nous voulons faire table rase du passé, car les syndicats ont échoué pour défendre les éleveurs. Il suffit de voir la courbe du nombre d’éleveurs en France. Aujourd’hui, plus personne ne défend l’élevage. Les grands syndicats sont aux manettes des céréaliers. La plupart des principaux responsables de ces syndicats ne sont pas là pour défendre les agriculteurs. Ils n’ont qu’une idée en tête : se faire réélire pour faire carrière voire cumuler les mandats. Ils ne sont plus agriculteur à titre principal.

Dans notre association, les représentants seront bénévoles et ne pourront servir que deux mandats de trois ans.

Sur le fond, que reprochez-vous aux syndicats ?

P.G.: Les principaux syndicats ont refusé la convergence des aides de la Pac proposée par Stéphane Le Foll. Elle aurait pourtant permis de soutenir un peu plus les éleveurs à la hauteur de leurs difficultés.

Vous avez démissionné de l’Apli du Maine-et-Loire et de l’Apli nationale il y a un an. En quoi votre initiative sera-t-elle différente de l’association des producteurs de lait indépendants ?

P.G.: Notre association, dont les statuts sont déposés ce mercredi 7 mai, a d’ores-et-déjà un partenariat avec le Modef, avec qui nous avons des points communs dans le combat que nous voulons mener. Pourquoi s’allier avec ce syndicat ? Pour pouvoir porter nos revendications dès que possible auprès des services de l’Etat : collectivités territoriales, préfectures, ministères… Nous nous sommes rapprochés du Modef car ce sont des gens humanistes qui défendent les petites et moyennes exploitations familiales, ce que nous revendiquons aussi. L’Apli, elle, n’a jamais été reconnue. Elle n’a donc pas la capacité à défendre ses revendications auprès de ceux qui prennent les décisions. Sans partenariat avec une structure syndicale, vous n’êtes pas reconnu.

Pourquoi, ne pas adhérer directement au Modef ?

P.G.: Nous préférons créer une structure à part entière qui ne défendra que les éleveurs. Eux seuls pourront adhérer. Le Modef, de son côté, a peu d’adhérents éleveurs, mais davantage de maraîchers, viticulteurs… Avec le Modef, nous serons complémentaires.

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