PARIS, 06 nov 2013 (AFP) - Vêtus de blouse bleu, verte ou blanche, stéthoscope autour du cou, plus de 2.000 vétérinaires « en colère », selon les organisateurs, se sont rassemblés mercredi matin sur le parvis de la gare Montarnassse pour défendre leurs prérogatives de délivrance de certains médicaments.
Venus de toute la France, les professionnels de santé protestent contre une disposition du projet de loi d'avenir de l'Agriculture visant à supprimer la délivrance de certains antibiotiques pour la confier aux pharmaciens. Ils jugent que c'est « un procédé insupportable » et veulent « rester mobilisés même si lundi les ministres de l'Agriculture et de la Santé ont fait marche arrière ».
« Les vétérinaires ont été rassurés par les décisions prises par le gouvernement mais maintiennent leur mobilisation car toute garantie n'est pas offerte dans la mesure où il s'agit d'un projet de loi qui peut être amendé par les députés et les sénateurs », a expliqué à l'Afp Michel Baussier, président de l'Ordre national des vétérinaires. « C'est un avertissement au pouvoir législatif. On ne touche pas impunément à l'honneur, la dignité et la respectabilité des vétérinaires par des procédés de félons qui contrastent avec un climat de confiance qu'il convient d'adopter avec une profession indépendante et responsable », a-t-il ajouté.
« Marisol aurais-tu la vache folle ? », « Voulez-vous vraiment d'un monde sans vétérinaire ? », indiquaient des pancartes brandies par les manifestants réunis à l'appel du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (Snvel, qui représente environ 40 % des cabinets libéraux).
Dans une ambiance festive au son des cloches de vaches et des trompettes, les élèves vétérinaires ont aussi rejoint le cortège qui devait rallier le ministère de la Santé. « C'est un premier avertissement car la manifestation peut être suivie d'une grève concernant le sanitaire, comme le suivi de la rage, des chiens mordeurs ou dangereux », a dit Alain Varailhon, vétérinaire en Haute-Vienne. « Si on nous enlève des médicaments, en cas d'urgence, un animal peut mourir », a-t-il estimé.
Accompagné de son chien, Emmanuel Karazza, qui exerce dans les Yvelines, défend, lui, l'éthique de son métier. « On ne peut pas laisser dire par le ministère que les vétérinaires prescrivent des antibiotiques pour l'argent. Ce n'est pas le porte-feuille de nos clients qui détermine le traitement », s'est-il indigné. « De plus, si on perdait la délivrance, on licencierait du personnel ».
« En 250 ans d'existence, la profession ne s'était jamais mobilisée pour manifester sur le pavé parisien », s'est félicité Michel Baussier, rappelant que « le plan Écoantibio a d'ores et déjà prévu de réduire le recours aux antibiotiques de 40 % en cinq ans en médecine vétérinaire ».
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