PARIS, 16 oct 2013 (AFP) - Jean-Marc Ayrault a annoncé mercredi la mise en place d'un « pacte d'avenir » pour la Bretagne en crise qui comprend à la fois des mesures d'urgence et des « actions plus durables ».
A l'issue d'une réunion « d'urgence » à laquelle ont participé une douzaine de ministres à Matignon, le chef du gouvernement a dévoilé un « pacte d'avenir » pour cette région qui vit depuis plusieurs mois au rythme des fermetures de sites et des manifestations d'agriculteurs. Même si la Bretagne est « dynamique » et dispose « d'immenses atouts », elle « connaît aujourd'hui des difficultés particulières qui se traduisent par beaucoup de souffrance », a reconnu Jean-Marc Ayrault, évoquant des « milliers d'emplois menacés ».
Parmi les mesures d'urgence, le Premier ministre a notamment annoncé le déblocage de 15 millions d'euros pour aider les entreprises agroalimentaires, ainsi que la reprise par la communauté de communes de Landivisiau (Finistère) du site de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau. « L'Etat n'abandonne personne, c'est sa responsabilité de tout mettre en œuvre pour préserver l'emploi et créer de nouvelles perspectives », a expliqué Jean-Marc Ayrault à l'issue d'une réunion à laquelle participaient une douzaine de ministres.
Les salariés des entreprises menacées de fermeture se verront ainsi chacun « proposer un contrat de sécurisation professionnelle renforcé qui garantit le maintien de 97 % du salaire net pendant une année », a annoncé Jean-Marc Ayrault. Ces salariés feront aussi l'objet d'un accompagnement renforcé et d'un « volet formation ».
Concernant l'écotaxe poids-lourds, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier et contre laquelle protestent les milieux économiques bretons, Jean-Marc Ayrault a assuré que cette question serait « traitée avec la plus grande attention ». « La Bretagne est une région périphérique, où les distances pèsent plus lourd qu'ailleurs », a-t-il admis.
Une « mission d'appui » sur le terrain
« L'Etat a déjà accordé une réduction de 50 % du montant de cette écotaxe et exclu du réseau taxé la route nationale 164 qui est l'axe vital de la région pour le secteur agroalimentaire », a rappelé Jean-Marc Ayrault. Il a précisé que les véhicules agricoles ou « affectés à la collecte de lait » seraient exonérés de cette taxe.
Le préfet de région va aussi engager une concertation pour identifier « toutes les situations spécifiques » liées à cette écotaxe, mise en œuvre pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes lors du Grenelle de l'environnement organisé par la précédente majorité.
Le suivi de ces mesures sera assuré par Gilles Ricono, jusqu'ici directeur de cabinet du ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, et qui va rejoindre le cabinet du Premier ministre.
Une « mission d'appui » sur le terrain sera composée de hauts-fonctionnaires spécialisés dans le développement agricole, le reclassement des salariés et l'accompagnement économique des entreprises.
Pour Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, « l'Etat met les moyens (...) les crédits sont conséquents ». « Le Premier ministre nous a demandé d'aller sur le terrain expliquer ces mesures et les différentes actions », a-t-il dit. A plus long terme, Jean-Marc Ayrault a assuré qu'environ 100 millions d'euros seraient investis entre 2014 et 2020 pour développer les transports, en particulier la « deux fois deux voies très attendue de la RN 164 ».
Pour soutenir les entreprises qui connaitraient des difficultés de trésorerie, la Banque publique d'investissement (BPI) va aussi « renforcer son action en Bretagne dans les semaines à venir ». La BPI et le Programme d'investissements d'avenir concourent déjà au total au développement économique de la région à hauteur d'environ 1 milliard d'euros. « J'ai confiance dans cette région (...) c'est une terre d'innovation, de courage, ouverte sur le monde mais qui a aujourd'hui, dans cette période difficile, besoin davantage du soutien de l'Etat », a résumé le Premier ministre.
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