L'agroalimentaire breton sonne le « tocsin » face à ses difficultés

RENNES, 16 oct 2013 (AFP) - Des entreprises bretonnes liées à l'agroalimentaire ont décenché mercredi à midi leurs sirènes en guise de « tocsin » pour attirer l'attention sur leurs difficultés et demander notamment l'abrogation de l'écotaxe, ont annoncé les groupements à l'origine de cette initiative.

« Nous faisons retentir nos alarmes parce qu'il y a le feu en Bretagne », a souligné dans un communiqué Alain Glon, président de l'institut agroalimentaire Locarn, l'un des organisateurs. Cette action s'est déroulée alors que se tenait au même moment à Matignon une réunion d'urgence, avec une douzaine de ministres, convoquée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, après plusieurs mois de plans sociaux dans le secteur en Bretagne.

A l'entreprise Triballat (Sojasun) de Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, l'alarme a sonné à midi pile, et les salariés se sont rassemblés durant cinq minutes sur le parking de l'entreprise, munis de parapluies, a constaté une journaliste de l'AFP. A Bourg-Blanc (Finistère), une soixantaine de salariés du transporteur Le Saint ont défilé au son de trompes pour dénoncer plus spécifiquement l'écotaxe routière prévue au 1er janvier, a rapporté un correspondant de l'AFP.

« On paie déjà suffisamment cher notre situation au bout de la France, on ne peut pas accepter cette écotaxe », a déclaré le PDG du groupe spécialisé dans le transport de fruits et légumes, Gérard Le Saint, selon qui cette taxe coûtera « 900.000 euros par an » à sa société.

Plusieurs enseignes de supermarchés ont par ailleurs gardé portes closes en Bretagne durant une heure mercredi matin, et des camions bloquaient le pont de Morlaix à la mi-journée. Les organisations à l'origine de cette journée d'action, dont Produit en Bretagne, qui regroupe quelque 300 entreprises et plus de 100.000 salariés, et l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires, dénoncent en particulier « l'augmentation de la fiscalité et des charges ». « Cette initiative est un succès, notre appel a été très bien relayé y compris en dehors du strict secteur de l'agroalimentaire », s'est félicité à la mi-journée Malo Bouëssel du Bourg, directeur de Produit en Bretagne.

Axé sur la production de masse à faible valeur ajoutée et ébranlé par la concurrence étrangère et la fin d'aides européennes, le secteur agricole et agroalimentaire breton, qui représente un tiers de l'emploi dans la région, traverse une grave crise avec une multiplication des plans sociaux touchant des centaines de milliers de postes notamment chez Gad (abattage et découpe de porc), Marine Harvest (poisson), Doux et Tilly-Sabco (volaille).

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