PARIS, 11 oct 2013 (AFP) - Des députés européens et l'organisation des professionnels du bétail et de la viande (Interbev) ont demandé vendredi à Bruxelles d'instituer une mention précisant l'origine de la viande utilisée dans les plats préparés.
Elus et professionnels sont montés au créneau une fois de plus alors que des doutes s'expriment, selon eux, sur la volonté de la Commission Européenne d'imposer cet étiquetage.
« Il est inacceptable de constater que, malgré les crises récentes, la Commission s'entête dans des propositions qui ne répondent pas à l'exigence des consommateurs vis-à-vis de la viande qu'ils achètent », a déploré Dominique Langlois, président d'Interbev, dans un communiqué. « Faire marche arrière aujourd'hui est la porte ouverte à de nouvelles tromperies », après le scandale de la viande de cheval. « Nous attendons fermement et dès aujourd'hui une prise de position ferme et immédiate de la Commission », a martelé Dominique Langlois.
Une position que rejoint la députée européenne Agnès Le Brun (UMP) qui estime, dans une lettre ouverte commune avec d'autres élus européens, que « revenir sur l'étiquetage de l'origine de la viande serait un coup porté à cette confiance tissée à double niveau : c'est tout autant un symbole qu'un choix politique que nous refusons d'accepter ». « Il s'agit de l'image de la qualité de nos produits et donc de l'équilibre de nos filières agroalimentaires dont on connaît la fragilité. Ce sont nos producteurs, nos agriculteurs qui seraient directement pénalisés », a-t-elle conclu.
La Commission européenne présentera fin octobre un rapport qui sera soumis à la décision des Etats membres et du Parlement européen, et proposant plusieurs options pour mentionner l'origine de la viande dans les plats préparés. « La Commission ne renonce à rien et ne décide rien. Ce rapport est une information sur la faisabilité de différentes options, destiné aux ministres des 28 Etats membres de l'UE et aux élus du Parlement européen, à qui il reviendra de décider », avait réagi jeudi Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé Tonio Borg, tentant d'atténuer les craintes du secteur de la viande française.
La France, bousculée l'hiver dernier par un scandale de lasagnes au cheval, frauduleusement présentées "au bœuf", avait appelé l'Union européenne à œuvrer en faveur de la traçabilité et de la transparence sur l'origine des viandes au sein de l'UE. Plusieurs pays avaient exprimé des réserves sur l'efficacité d'une telle mesure, lors d'un débat entre ministres, dont le Danemark, la République tchèque et le Royaume-Uni, pourtant touché avec l'Irlande par des hamburgers contenant de la viande chevaline.
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