RENNES, 09 oct 2013 (AFP) - La direction de Gad SAS a finalisé son plan de continuation, qui prévoit la suppression de plusieurs centaines d'emplois et la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère), et va le présenter mercredi au tribunal de commerce de Rennes, a informé avant l'audience l'avocat du groupe.
« Notre plan de continuation est finalisé et nous allons le présenter au juge ce matin. On va leur demander de se prononcer rapidement. Tout est bouclé avec le soutien de l'actionnaire, tout est finalisé avec les créanciers, avec les banques, avec les éleveurs, sur l'approvisionnement (en porcs, ndlr) », a affirmé Me Laurent Jourdan, avocat de Gad SAS (1.700 emplois). « Le tribunal a tous les éléments pour se prononcer, nous lui demandons de se prononcer rapidement, il ne faut pas laisser les gens dans l'incertitude », a-t-il ajouté. La crainte de l'avocat est que les salariés de l'abattoir de Lampaul (Finistère, 850 emplois), qui fermerait si le plan est accepté, ne « torpillent le plan et cassent l'ensemble de la machine », notamment en bloquant le second abattoir du groupe à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés) comme ils l'ont déjà fait lundi. « Il ne faut pas que les prochains jours soient le théâtre de ce genre d'agissements », a-t-il prévenu.
Mercredi pour l'audience devant le tribunal, celui-ci aura « tous les éléments pour se prononcer, il peut prononcer la validation du plan mais il peut aussi prononcer la liquidation », note Me Jourdan. « Notre plan est solide et de toute manière, c'est la seule solution pour préserver un des sites, à aucun moment une alternative crédible ne s'est présentée », a-t-il affirmé, et d'ajouter « il faut éviter la liquidation, sinon ce sont les deux sites (d'abattage) qui seront fermés ».
Complètement abattu avant l'audience, Olivier Le Bras (FO), représentant du personnel dans le cadre du redressement judiciaire, a assuré que la suppression du site de Lampaul « va faire beaucoup de dégâts dans le nord du Finistère ». « Je dénonce ce que fait la Cecab (groupe coopératif breton, actionnaire principal à 65 % de Gad SAS, ndlr), c'est criminel, ce sont des familles entières qui vont rester sur le carreau », a-t-il ajouté. « C'est très dur à vivre. Hier, à Lampaul, j'ai vu des gens s'effondrer en larmes. Si le choix était raisonnable, je l'aurais compris. Mais c'est un choix purement politique. La Cecab supprime un concurrent avec Lampaul pour préserver Josselin qu'elle pourrait revendre si elle le voulait », a affirmé le syndicaliste. « La Cecab, c'est l'Arcelor Mittal de la Bretagne », a-t-il lancé.
Les représentants du personnel de Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février et dont la période d'observation se termine le 16 octobre, ont obtenu lundi en CCE de meilleures indemnités de licenciement.
Le plan de Gad SAS prévoit la fermeture des sites de Lampaul, de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 64 salariés) et du siège du groupe (54 salariés) près de Morlaix (Finistère). L'activité abattage/découpe de Lampaul serait recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin où 343 emplois pourraient être créés.
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