LAMPAUL-GUIMILIAU (France), 06 oct 2013 (AFP) - Des salariés de la société d'abattage de porcs Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février, bloquent l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère) afin de réclamer de meilleures primes de licenciement, a constaté dimanche l'AFP.
Les salariés se relaient nuit et jour depuis vendredi devant le site qui emploie 850 personnes, ainsi qu'une centaine d'intérimaires. Dimanche matin, une quarantaine de personnes discutaient ou buvaient un café autour d'un feu de palettes sur le parking de l'entreprise. L'entrée de l'abattoir était bloquée par un amoncellement de pneus usagés et de fumier. Le site est fermé le week-end, mais les salariés bloquent symboliquement un lot de 1.400 porcs en attente d'abattage. « La direction veut les déplacer à Josselin, l'autre abattoir du groupe, mais pas question », explique un salarié.
A la suite d'une AG tenue dimanche vers 18h, les salariés ont décidé qu'une équipe abattrait ces cochons lundi, « une décision douloureuse » selon Jean-Marc Détivelle, un des représentants FO de l'abattoir, prise « pour montrer que l'on veut continuer à travailler, et travailler à Lampaul ».
Ce mouvement intervient alors que le tribunal de commerce de Rennes doit examiner mercredi le plan de continuation, qui prévoit notamment la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau. Un appel à la grève a été lancé pour lundi, à l'occasion de la tenue à Rennes d'un CCE qui doit préparer l'audience de mercredi. Des salariés finistériens ont prévu un déplacement à Rennes lundi.
« Les gens sont exaspérés, fatigués, humainement ce plan social ne tient pas la route », a indiqué à l'AFP Jean-Marc Détivelle, un des représentants FO de l'abattoir. « Sauf rebondissement, Lampaul va fermer, et on discute avec la direction de primes de licenciement extra-légales, au départ ils ne prévoyaient que le minimum conventionnel », précise le syndicaliste. « On fait pression, ils veulent nous jeter comme des malpropres, on ne va pas se laisser faire », ajoute un salarié.
Sur le parking, Sandra, enceinte, est venue en famille soutenir ses collègues. Cette mère de deux enfants travaille depuis 9 ans chez Gad. Son mari, son père et son beau-frère travaillent également à l'abattoir. « C'est tout le bassin d'emploi qui va être sinistré, il y a des gens qui ont construit des maisons, on aurait préféré un repreneur », explique Jacky, le père. Environ 70 couples travaillent chez Gad.
Dans son plan de continuation, Gad, dont l'actionnaire majoritaire est la coopérative agricole CECAB, prévoit la fermeture des sites de Lampaul-Guimiliau et de Saint-Nazaire. L'activité d'abattage/découpe de Lampaul-Guimiliau serait ainsi recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés) où 343 emplois pourraient être créés. Ce plan prévoit également la fermeture du siège du groupe (54 salariés) à Saint-Martin des Champs, près de Morlaix.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
La prochaine génération de tracteurs New Holland T5S débarque au Sommet de l'élevage
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Retraite agricole : les réponses aux questions que vous vous posez