https://www.dailymotion.com/video/x91qnwwAlors que Stéphane Le Foll réunit jeudi 26 septembre un Conseil supérieur d’orientation et que François Hollande devrait annoncer, mercredi 2 octobre 2013 au Sommet de l’Elevage, les choix français quant à la réforme de la Pac, Jean-Marie Séronie, responsable de la veille économique au CerFrance, livre son analyse.
« Le Gouvernement ne doit pas se tromper de débat », insiste-t-il. La réorientation des aides en faveur de l’élevage et de la polyculture-élevage doit se faire dans une logique économique et territoriale.
« En grandes cultures, la valeur produite à l’hectare est de l’ordre de 1.500 €. Alors qu’elle est de plus de 2.300 € en élevage laitier. La valeur produite sur le territoire est bien plus importante en élevage qu’en production céréalière », explique-t-il.
De même qu’en termes d’emplois, « un producteur de céréales peut gérer seul 150 à 200 ha, alors que, pour être rentable, un éleveur doit pouvoir produire seul environ 200.000 l avec 40 ha. En termes d’unité de travail, le différentiel entre production de grandes cultures et élevage va de 1 à 5 ! »
Pour l’expert, les choix français doivent ainsi tenir compte de cette logique territoriale et d’apport de valeur ajoutée par les productions.
« Ne pas mettre les exploitations sous perfusion »
Aussi, il estime qu’il ne faut pas réorienter les aides pour « mettre les exploitations sous perfusion ». « Un producteur de céréales qui n’est pas rentable avec des prix de vente de 160 ou 170 €/t, ce n’est pas normal. » Les aides de la Pac ne doivent pas venir soutenir des exploitations pour qu’elles soient rentables à 180 ou 190 €/t.
De la même manière, les exploitations laitières doivent s’adapter au contexte international. « Pour être rentable aujourd’hui, il faut un prix d’équilibre du litre de lait à 320 ou 330 €/t. Si on est à 400 €/t, ça n’a pas de sens dans le contexte actuel de compétitivité. »
En élevage bovins viande, le spécialiste critique aussi la logique de la Pmtva, « qui ne soutient que du cheptel, et non la production ». « Résultat : nos animaux partent à l’engraissement en Italie. Il faudrait mieux soutenir le kilo de viande que les vaches. »
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