J.-M. Séronie (CerFrance):« Réorienter les aides dans une logique de territoire»

J.-M. Séronie (CerFrance):« Réorienter les aides dans une logique de territoire»

Responsable de la veille économique au CerFrance, Jean-Marie Séronie estime que les choix français quant à la Pac 2015-2020 doivent suivre une logique économique et territoriale. Selon lui, la Pac ne doit pas mettre sous perfusion les exploitations qui n’ont pas su s’adapter au contexte économique mondial. La réorientation des aides en faveur de la polyculture-élevage est primordial, compte tenu de la valeur ajoutée apportée aux territoires.

https://www.dailymotion.com/video/x91qnww

Alors que Stéphane Le Foll réunit jeudi 26 septembre un Conseil supérieur d’orientation et que François Hollande devrait annoncer, mercredi 2 octobre 2013 au Sommet de l’Elevage, les choix français quant à la réforme de la Pac, Jean-Marie Séronie, responsable de la veille économique au CerFrance, livre son analyse.

« Le Gouvernement ne doit pas se tromper de débat », insiste-t-il. La réorientation des aides en faveur de l’élevage et de la polyculture-élevage doit se faire dans une logique économique et territoriale.

« En grandes cultures, la valeur produite à l’hectare est de l’ordre de 1.500 €. Alors qu’elle est de plus de 2.300 € en élevage laitier. La valeur produite sur le territoire est bien plus importante en élevage qu’en production céréalière », explique-t-il.

De même qu’en termes d’emplois, « un producteur de céréales peut gérer seul 150 à 200 ha, alors que, pour être rentable, un éleveur doit pouvoir produire seul environ 200.000 l avec 40 ha. En termes d’unité de travail, le différentiel entre production de grandes cultures et élevage va de 1 à 5 ! »

Pour l’expert, les choix français doivent ainsi tenir compte de cette logique territoriale et d’apport de valeur ajoutée par les productions.

« Ne pas mettre les exploitations sous perfusion »

Aussi, il estime qu’il ne faut pas réorienter les aides pour « mettre les exploitations sous perfusion ». « Un producteur de céréales qui n’est pas rentable avec des prix de vente de 160 ou 170 €/t, ce n’est pas normal. » Les aides de la Pac ne doivent pas venir soutenir des exploitations pour qu’elles soient rentables à 180 ou 190 €/t.

De la même manière, les exploitations laitières doivent s’adapter au contexte international. « Pour être rentable aujourd’hui, il faut un prix d’équilibre du litre de lait à 320 ou 330 €/t. Si on est à 400 €/t, ça n’a pas de sens dans le contexte actuel de compétitivité. »

En élevage bovins viande, le spécialiste critique aussi la logique de la Pmtva, « qui ne soutient que du cheptel, et non la production ». « Résultat : nos animaux partent à l’engraissement en Italie. Il faudrait mieux soutenir le kilo de viande que les vaches. »

 

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...