« Nous sommes dans l'incompréhension. Il n'y a que deux loups avérés dans le massif, les prédations sont en baisse continue et les attaques n'ont lieu que chez un seul éleveur. Cette autorisation de tir nous surprend totalement », a dit à l'AFP Anthony Kohler, porte-parole du réseau local FERUS pour la conservation du loup, du lynx et de l'ours.
Le préfet des Vosges, à qui les militants ont demandé des explications dans une lettre ouverte, avait pris un arrêté le 19 août et a parlé de « beaucoup d'agitation pour rien ». « J'ai donné une autorisation pour des tirs (de défense) à canon lisse - et non à canon rayé tel que l'éleveur me l'avait demandé. Ce qui signifie que le risque de tir létal est assez limité... », a déclaré à l'AFP le préfet, Gilbert Payet.
Les défenseurs des canidés se sont toutefois étonnés de cette autorisation, « alors qu'en avril, lors d'un comité de suivi et dans une situation similaire, il avait été convenu qu'une autorisation de tir n'était pas opportune », ont-ils rappelé.
L'éleveur de La Bresse victime des nombreuses attaques, Jean-Yves Poirot, a pour sa part dénoncé les critiques des militants écologistes, en leur reprochant leur « inaction depuis trois ans ». Il recense neuf attaques, dont les huit premières ont été reconnues. « Et contrairement à ce qui a été dit, je ne suis pas le seul éleveur victime, mais les autres ne font pas les procédures d'expertise », a-t-il affirmé. Victime de 38 attaques la première année de présence du loup dans le massif, Jean-Yves Poirot a depuis bénéficié d'un chien de berger Patou qui selon lui « joue son rôle, mais qui ne peut pas être sur toutes les parcelles en même temps ». Il avait déjà bénéficié d'une autorisation de tir de défense en octobre 2012, limitée à quelques semaines.
Disparu depuis plus de 80 ans dans les Vosges, le loup y est réapparu en avril 2011 : on en compte désormais deux dans le massif et un dans la plaine du département. Ils ont tué 139 ovins en 72 prédations la première année, puis 80 victimes pour 40 attaques l'année suivante.
Au niveau national, le nouveau "Plan loup" 2013-2017 entré en vigueur au printemps prévoit que 24 loups pourront être prélevés sur une population de 250 animaux.
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