
Dans une tribune publiée dans Les échos, Jean-Paul Bigard, le président du Sniv, explique que le sauvetage de la filière bovine française passera par trois urgences, dont la répercussion à tous les échelons de la hausse des coûts de production.

« Les entreprises françaises des viandes sont en souffrance et, avec elles, c'est tout un pan de l'économie agricole qui est en péril », explique Jean-Paul Bigard. Un péril illustré, selon lui, par « la descente aux enfers de la société Gad (…), triste conséquence d'un engrenage aux multiples rouages dont nulle entreprise française de l'industrie des viandes n'est aujourd'hui à l'abri. »
Le patron du groupe éponyme dénonce trois urgences pour sortir la filière viandes de son marasme. « Il y a d'abord le ciseau des prix. La France est le pays d'Europe où les éleveurs sont aujourd'hui les mieux rémunérés : tant mieux ! Le problème, c'est que les entreprises d'abattage et de transformation, dont les résultats financiers sont chroniquement les plus faibles de toute l'industrie française, n'ont en aucune façon les moyens d'absorber une telle hausse de leur matière première. »
Jean-Paul Bigard ne critique pas le redressement des cours des animaux, mais la non répercussion de la hausse des charges, à tous les échelons. Les éleveurs, quand bien même ils sont mieux rémunérés que dans le reste de l'Europe selon Jean-Paul Bigard, doivent toujours faire face à un niveau de charges très élevé qui n'a pas été répercuté entièrement, loin de là! Ainsi, selon l'Insee, les prix des gros bovins à la production ont augmenté de 8,1 % en un an. Les aliments pour animaux, eux, ont cru de plus de 10 %!
La politique d'achat de la grande distribution à des prix toujours plus bas est en train de ruiner tout l'appareil productif français. Il est temps d'arrêter ce jeu de massacre.
Pour sa part, l'industriel a ainsi demandé, lors de sa rencontre avec les ministres de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, de favoriser la répercussion des charges « en revalorisant nos prix de vente » auprès des distributeurs. « Mais, là, nous nous heurtons à l'obsession des grandes enseignes qui veillent à la défense de leurs propres marges sans guère se préoccuper de la viabilité de leurs fournisseurs. »
Baisse sensible des abattages depuis le début de l'année 2012
« Il y a ensuite la baisse des volumes d'activité car la France perd petit à petit sa vocation de pays d'élevage au profit d'une rentabilité immédiate des grandes cultures dopées par la spéculation mondiale, poursuit-il. La conséquence en est une baisse sensible des abattages de porcins et de bovins depuis le début de l'année 2012. Moins de volumes, c'est un poids plus lourd des charges fixes qui sont très importantes dans notre industrie, et c'est aussi moins d'heures de travail… »
Cette tribune de Jean-Paul Bigard dans le journal Les échos suscite de nombreuses réactions sur les forums de web-agri.
Jean-Paul Bigard appelle aussi à « mettre fin aux pratiques de dumping social en Europe et ordonner une véritable simplification réglementaire et administrative en France ».
« Traiter ces urgences, c'est le seul moyen d'empêcher que, demain, les 50.000 emplois de notre industrie ne soient menacés et que les assiettes de nos concitoyens soient exclusivement garnies de viandes d'importation. »
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