GUICLAN (France / Finistère), 02 août 2013 (AFP) - Des manifestants ont abattu vendredi en début d'après-midi à Guiclan (Finistère) un portique écotaxe enjambant la N12, équipé de systèmes électroniques et destiné à l'application de la future taxe sur les poids lourds, a constaté un correspondant de l'AFP.
Environ 450 manifestants, répondant à l'appel d'un collectif pour l'emploi regroupant syndicalistes, agriculteurs, artisans, éleveurs, transporteurs et salariés de l'agroalimentaire, ont bloqué dans les deux sens, à partir de midi, avec des tracteurs et deux camions de Doux et Tilly-Sabco (filière avicole), la RN12 reliant Rennes à Brest, entre Morlaix et Landivisiau, avant de s'en prendre au portique géant destiné à l'application de l'écotaxe à partir du 1er octobre.
Protégés par des bâches, deux groupes de manifestants se sont attaqués aux deux pieds du portique, utilisant une meuleuse pour les scier. Après une prise de parole, les manifestants ont été invités à tirer sur des cordes pour faire tomber le portique, qui s'est écroulé peu avant 14 heures sous les applaudissements de la foule.
Auparavant, les manifestants avaient placé sur le portique une banderole : "la Bretagne se meurt, il est temps de réagir". « C'est le portique de l'Etat, destructeur d'emplois, qui va peser plus d'un milliard d'euros sur notre économie, dont 300 millions en frais de fonctionnement. La gabelle a été remise en place, nous ne voulons pas de ce nouvel impôt », a déclaré François Palut, éleveur de porcs et président de l'Association pour le maintien de l'élevage en Bretagne (AMEB).
« Ce portique est un symbole qu'il nous faut faire tomber. C'est une potence, c'est le symbole d'un establishment parisien, le symbole des contrôles tatillons dans nos exploitations et nos entreprises », a-t-il ajouté. « On dit qu'on n'est pas compétitifs, mais on nous rajoute des taxes. Au lieu de nous créer des problèmes, il faut d'abord les résoudre », a affirmé Olivier le Bras, délégué FO de l'abattoir de porcs Gad, en redressement judiciaire.
L'abattoir Gad, situé à Lampaul-Guimiliau, à quelques kilomètres de Guiclan, emploie 650 salariés et pourrait fermer en septembre. « Plus d'une exploitation sur quatre dans le Finistère subit un contrôle dans l'année », a poursuivi Thierry Merret, président de la FDSEA du département, critiquant la « sur-administration de l'agriculture ». Thierry Merret a fustigé l'écotaxe, créée car « elle rapporte des sous à l'Etat », avant de rappeler la liste des entreprises agroalimentaires menacées en Bretagne (Doux, Tilly-Sabco, Marine Harvest, Boutet-Nicolas, Gad).
Dans un communiqué, la préfecture a jugé cette action « inacceptable ». « Les gendarmes transmettront au Parquet les éléments relevés sur place pour l'étude des suites judiciaires à apporter à ces actes de vandalisme », précise le communiqué.
Dans la matinée, une autre manifestation pour l'emploi avait réuni 450 personnnes à Quimper, à l'appel des syndicats CGT des groupes volaillers Doux et Tilly-Sabco, opposées à la suppression des restitutions, ces subventions européennes pour les exportations de poulets congelés, dont Bruxelles avait annoncé brutalement la disparition prématurée il y a quelques semaines.
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