« C'est une filière complète qui vit des restitutions, directement ou indirectement » et pas seulement les deux groupes volaillers bretons Doux et Tilly-Sabco, a expliqué Pascale Madec, directrice de l'activité volailles chez Nutréa, lors d'une conférence de presse à Rennes du Collectif avicole français.
Au total, quelque 4.055 emplois, dont 1.850 dans les abattoirs de Doux et de Tilly-Sabco, dépendent directement de la filière « poulet export » - de la sélection à la manutention portuaire, en passant par l'accouvage et le transport - a calculé le CAF, qui estime à 20.000 les emplois indirects générés dans le grand Ouest, première région productrice, par ce marché.
Le CAF, qui appelle « à une prise de conscience urgente des pouvoirs publics », réclame « que la filière, au travers de ses abattoirs historiques, puisse conserver un niveau de restitutions ou de substitut à ces restitutions de l'ordre de 6 millions d'euros mensuel, soit 30 à 40 % de moins que coûterait à l'Etat français la mise au chômage » de 4.000 salariés. « On a besoin d'un accompagnement sur une période de transition qui court jusqu'à fin décembre 2014 », date de l'entrée en vigueur de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) et à partir de laquelle des solutions existent, a expliqué Jean-Michel Choquet, éleveur. « Mais il faut que la filière soit encore là pour en profiter », a-t-il affirmé.
« Si on n'est pas aidés dans les 18 mois qui viennent, on va tous crever », a insisté Jean-François Hamon, sélectionneur avicole. Car à la suppression des aides à l'exportation, « tombée comme une guillotine », selon Jean-Michel Choquet, s'est ajoutée la décision du groupe Tilly-Sabco de suspendre, depuis lundi, ses commandes de poulets aux éleveurs. « Les conséquences sont dramatiques », a expliqué Pascale Madec : « on détruit des œufs » et « on va être amenés à réformer » (ndlr, abattre) des poules reproductrices. « Dans quinze jours, je n'ai plus de poussins de mon poulailler, et dans deux mois il n'y aura plus de poulets dans les abattoirs », a renchéri un éleveur présent à la conférence de presse, à laquelle n'assistaient pas les industriels.
La Commission européenne a décidé jeudi dernier de supprimer les subventions aux exportations de volailles qui, initialement, devaient se poursuivre jusqu'à fin 2014, alors que la filière est déjà mal en point. La France était le dernier bénéficiaire de ce système, destiné à lui permettre de contrer la concurrence du Brésil sur les marchés du poulet congelé à l'export (Arabie Saoudite, Jordanie, Émirats). Les « restitutions » européennes ont représenté plus de 55 millions d'euros (pour 264.754 tonnes) sur les 12 derniers mois (à 93% pour la France).
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