« Derrière ces exploitations, il y a des femmes et des hommes qui souffrent, des jeunes qui hésitent à s’installer faute de pouvoir dégager un revenu suffisant, des territoires qui se vident de leurs principaux acteurs économiques » a réagi le Modef à la publication actualisée des revenus agricoles 2012.
« Les données sur le revenu agricole 2012 publiées par la commission des comptes de l’agriculture laissent apparaître de fortes disparités de revenu entre les agriculteurs suivant la taille des exploitations, les types de productions et les régions. »
« Si les grosses exploitations en grande culture profitent d’une conjoncture favorable, il n’en va pas de même pour les exploitations d’élevage qui souffrent d’un niveau élevé des coûts et charges non compensés par l’évolution des prix. En effet, la baisse des prix du lait 2012 et la stagnation du prix de la viande à la production ont mis en très grandes difficultés les éleveurs au point que nombre d’entre eux ont « mis » la clé sous la porte ou se reconvertissent dans les grandes cultures. »
« La viticulture hors secteur du champagne, du cognac et des grands châteaux, n’est pas mieux lotie et souffre elle aussi de prix insuffisants, mettant en cause l’avenir des principales régions de production. »
« Dans ces secteurs en difficulté, les petites et moyennes exploitations voient leur avenir boucher par un système qui privilégie l’agrandissement et les productions de masse. »
« Derrière ces exploitations, il y a des femmes et des hommes qui souffrent, des jeunes qui hésitent à s’installer faute de pouvoir dégager un revenu suffisant, des territoires qui se vident de leurs principaux acteurs économiques. »
« Aucun changement notoire n’est envisagé pour garantir des prix rémunérateurs »
« Depuis des années, le Modef dénonce les grandes orientations d’une politique agricole qui fait de la baisse des prix des produits agricoles son unique objectif. Cette politique oublie les femmes et les hommes qui travaillent pour nourrir le peuple, faire vivre et protéger les territoires et les espaces ruraux. »
« La réforme de la Pac, la Loi d’avenir sont deux occasions d’apporter le changement attendu, revendiqué par les exploitants familiaux. »
« Certes le ministre de l’Agriculture affiche son intention :
- d’améliorer la distribution des aides Pac pour les 50 premiers hectares devenus 30 ha dans l’accord
- de renforcer le contrôle des structures pour freiner les agrandissements
- de développer l’agro écologie au travers des Giee ;
Mais aucun changement notoire n’est envisagé pour garantir des prix rémunérateurs, réguler le marché et assurer la préférence communautaire sur les produits agricoles et alimentaires. »
« Cette garantie de prix est pourtant la seule clef du changement, n’en déplaise à Xavier Beulin le défenseur des agri-managers et des bas prix pour approvisionner les industries agroalimentaires. »
Pour en savoir plus :
Des revenus agricoles de 2012 revus à la hausse mais toujours aussi contrastés

Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?