« Le revenu agricole 2012 aurait atteint un sommet jusqu'alors inconnu. De ce point de vue, la poursuite avérée de la disparition des exploitations agricoles est un mystère sur lequel est maintenu le voile. » C’est ainsi le constat que fait la Coordination rurale, dans un communiqué.
Face à cette approche statistique et administrative, la CR souhaite apporter son éclairage du terrain.
« Des perspectives inquiétantes »
« Certes, le résultat des céréaliers est bon en 2012, mais son instabilité rend l'avenir très incertain : hausse du prix des intrants (phytos, engrais, énergie, etc.), attaque pour faire chuter les prix des grains via des rapports fantaisistes, baisse des rendements, diminution des aides de la Pac, nouvelles Cotisations Volontaires… mais Obligatoires, etc. »
« Les éleveurs, étranglés par leurs coûts alimentaires, ne voient pas se concrétiser la vente directe entre céréaliers et éleveurs au sein de la loi d'avenir. Les producteurs laitiers attendent de connaître les suites de la soi-disant hausse de prix, qui serait plutôt une vraie avance à rembourser. Les éleveurs porcins, quant à eux, ne sont pas certains que leur revenu annoncé en nette hausse soit suffisant pour réaliser leurs mises aux normes. »
« En fruits et légumes, les résultats sont également à relativiser au vu de l'année 2011 catastrophique, mais aussi du capital et du travail engagés. La CR souligne que l'horticulture dégage un revenu équivalent au Smic ! Les viticulteurs, soi-disant jusqu'alors préservés, sont officiellement mal lotis et malgré la très faible récolte 2012, les ventes actuelles de vin se font encore sur les stocks qui en sont issus. Cela pourrait empirer en 2013. »
« Des solutions inadaptées »
« Nombreux sont les agriculteurs, toutes productions confondues, durement touchés par les intempéries. Le faible nombre de contrats d'assurance récolte (environ 80.000) montre que cette solution est trop coûteuse au vu des indemnisations dérisoires. Qu'à cela ne tienne, l'assurance revenu vient d'être confirmée dans la nouvelle Pac, ce qui ne présage rien de bon en matière de régulation effective des productions et des marchés. »
« Une réaction attendue »
« La conviction que l'agriculture européenne doit bénéficier de régulation est de plus en plus partagée, mais le courage manque aux décideurs politiques. Le bilan de santé de la Pac n'a pas sauvé l'élevage ainsi que la CR l'avait prédit. Pour rappel, les dépenses en matière de régulation des marchés et de maîtrise de l'offre ont été réduites respectivement de 80 % et de 95 % sur les 10 dernières années. La CR rappelle que la Pac 2014-2020 n'est pas signée, il est encore temps de réagir ! »
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