Près de 500 personnes se sont rassemblées devant l'usine avant 15 h, heure à laquelle les représentants du personnel étaient convoqués pour un comité d'entreprise (CE) avec l'administrateur judiciaire. A l'ordre du jour, deux questions brûlantes : l'administrateur a-t-il désormais entre les mains un dossier de reprise viable ? A quelles conditions ceux qui seront licenciés - peut-être tous - le seront-ils ?
L'un des repreneurs potentiels, Laurent Spanghero, qui a fondé l'entreprise avec son frère Claude avant de la vendre à la coopérative basque Lur Berri en 2009, a été ovationné à son arrivée. L'administrateur Christian Caviglioli a en revanche été copieusement hué et insulté quand il a fendu la foule pour diriger le CE auquel Laurent Spanghero, lui, ne participait pas. Par solidarité, des représentants d'entreprises locales en lutte ou liquidées comme Pilpa ou Molex, Claude Spanghero ou de simples Chauriens s'étaient mêlés aux salariés. La mairie a fermé ses grilles et les commerçants étaient appelés à tirer leur rideau, a dit le maire Patrick Maugard, présent devant l'usine.
Deux projets de reprise
« S'ils arrivent les mains vides, on peut s'attendre à du mécontentement », a prévenu Abdel Nqairi, salarié de l'entreprise et fondateur d'un collectif de soutien. Les salariés attendaient aussi d'entendre l'administrateur se prononcer sur les projets de reprise entre ses mains. Deux lui ont été remis avant la limite de midi, a-t-on appris de source proche du dossier. Les salariés ont déposé le leur tant bien que mal, mais sont sans illusion quant à ses chances.
L'espoir d'un maintien partiel de l'activité repose donc sur Laurent Spanghero qui dit ne pouvoir se résoudre à laisser tomber ses anciens salariés. Devant l'usine, Laurent Spanghero et son avocat ont dit avoir réussi à boucler à temps un plan avec ses financements. Son projet, qui associe un promoteur immobilier narbonnais, préserverait une centaine d'emplois. Il reprendrait toutes les activités de l'usine, mais dans des dimensions réduites, et y ajouterait une gamme végétale. Il bénéficie du soutien du chef audois Gilles Goujon, trois étoiles au Michelin. Celui-ci lui a offert gratuitement son nom et son savoir-faire pour peser sur la décision et sauver le maximum d'emplois. Gilles Goujon lui apporterait des recettes de conserverie et prodiguerait les conseils du chef de cuisine à l'industriel. De son côté, la Région Languedoc-Roussillon s'est engagée à aider à hauteur de 6.200 euros chaque emploi effectivement repris par un investisseur en 2013 et 2014.
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