Fourrages et céréales sous l'eau, les agriculteurs vont évaluer les dégats

Les agriculteurs de l'Aube attendaient vendredi la fin de la décrue pour estimer précisément les dégâts occasionnés par les inondations de la semaine, qui ont touché les parcelles de céréales et de fourrages.

Des parcelles agricoles d'orge, de maïs, de colza ou même en fleurs ont été entièrement ravagées par les inondations dans la vallée de l'Aube et de la Seine, indique Jean-Mathieu Marsouin, directeur de la FDSEA de l'Aube. « Certainement sans se tromper, plusieurs centaines d'hectares, voire même plusieurs milliers », estime-t-il, en l'absence de chiffres exacts toutefois, alors que la décrue commence à peine dans le département.

De nombreuses parcelles devraient rester sous l'eau « encore plusieurs jours » de Bar-sur-Aube à Nogent-sur-Seine selon lui, conséquence des lâchers de barrage destinés à « se remettre à des niveaux plus compatibles avec l'état des digues et des courbes de remplissage ».

Les agriculteurs auront un meilleur aperçu la semaine prochaine pour évaluer les pertes, selon Baptiste Gatouillat, président des Jeunes agriculteurs de l'Aube. « Les récoltes de foin ne se feront pas », rapporte-t-il d'ores et déjà, alors que de nombreuses prairies ont été inondées. Avec des stocks déjà bas, les éleveurs pourraient être confrontés à de grandes difficultés pour trouver du foin selon lui. Par ailleurs, il n'y a pas d'assurance pour la récolte de foin, indique le jeune agriculteur.

Les zones inondées dans le département de l'Aube vont être classées en situation de catastrophe naturelle, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, alors que la crue pourrait se déplacer au cours du week-end.

« Il y a un peu de découragement, car c'est le travail de l'année, à deux mois de la récolte, qui est anéanti », déclare Baptiste Gatouillat. Les cultivateurs vont-ils resemer ? « Il faut déjà attendre que la terre sèche », observe-t-il.

« On dirait des marécages. La terre est gorgée d'eau, on marche comme dans de la vase », raconte Xavier Bresson, céréalier à Longchamp-sur-Aujon, à la limite de l'Aube et de la Haute-Marne. Environ 60 hectares sur les 250 que compte son exploitation ont été inondés, parfois sous deux mètres d'eau. « C'est récurrent, ce sont des zones inondables. Mais la crue est beaucoup plus importante, beaucoup plus soudaine et violente que d'habitude », remarque Xavier Bresson. Il estime qu'il va devoir investir 20.000 euros pour remettre ses terres en état, à ses frais car il n'est pas assuré. Il ne peut pas encore évaluer les pertes sur récolte mais elles seront certainement importantes, car la période idéale de semis pour le maïs est en avril. « On va replanter fin mai début juin... A vrai dire je ne sais pas », dit-il. Environ un tiers des zones inondées sur son exploitation était encore sous l'eau vendredi après-midi.

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