
Malgré les difficultés et les contraintes qui pèsent sur leurs exploitations, les éleveurs de moutons entendent poursuivre la reconquête ovine française et afficher leur capacité d’innovation, y compris au bénéfice des autres filières d’élevage.
![]() En 10 ans, la France a perdu un million de brebis. (© Terre-net Média) |
Pourtant, la filière ovine française subit, à l’instar de la filière porcine, un décrochage ininterrompu de sa production. « En 10 ans, la France a perdu un million de brebis », reconnaît Maurice Huet, trésorier de la Fno. Début 2012, la filière comptait 5,26 millions de brebis primées, 2 % de moins qu’en 2011. La production d’agneaux, elle, a chuté de 6,5 % en un an.
Comme leurs homologues des filières bovines, les éleveurs de moutons restent confrontés à un problème de compétitivité face à des pays exportateurs, comme la Nouvelle-Zélande. Mais face à ce « constat alarmant », Serge Préveraud, le président de la Fno, ne compte pas baisser les bras. Pour lui, la poursuite de la reconquête ovine repose sur six points fondamentaux.
Faire face à la volatilité du marché
D’abord, la Fno attend des garanties sur une « aide couplée renforcée » dans le cadre de la future Pac, et ne veut surtout pas d’une néo-Phae (Prime herbagère agro-environnementale), considérée par les éleveurs comme un échec au regard des contraintes qui leur étaient imposées jusqu’à présent.
S’il apparaît évident que les aides ne feront pas tout, la Fno entend aussi se prémunir des « attaques » sur les prix « des néo-zélandais et anglais », ces derniers ayant, fin 2012 début 2013, écoulé un stock de report de 500.000 agneaux, faisant chuter le prix du kilo de 1,5 €.
Face à une forte exposition à cette volatilité du marché, la promotion dans les grandes surfaces – avec un total de 500 journées d’animation – a permis d’augmenter les ventes entre fin février et fin mars 2013 de 4,6 %, et a surtout prouvé aux éleveurs que leur implication dans la valorisation de leurs produits « viande ovine française » apparaît de plus en plus incontournable.
La conditionnalité 2013, une « stupidité »
La Fno est par ailleurs satisfaite du report de l’obligation de bouclage électronique à janvier 2015, annoncé par Stéphane Le Foll au congrès de la Confédération paysanne, et rappelé dans le message vidéo du ministre aux congressistes. Mais la fédération l’est beaucoup moins concernant la « stupidité » de la conditionnalité 2013. « Les éleveurs attendent des évolutions techniques et de la souplesse, sous peine de « saisir la justice » pour dénoncer, le cas échéant, des contrôles trop tatillons.
Les éleveurs ne décolèrent pas non plus concernant l’adoption de l’écotaxe poids lourds, qui sera appliquée à l’automne prochain. Une taxe « anti-compétitive » qui pénalisera lourdement la filière. « L’écotaxe alourdira de 8 à 10 % les charges des organisations de producteurs qui assurent la valorisation de nos animaux », explique Franck Dieny, secrétaire général de la Fno.
Des capitaux extérieurs pour financer les exploitations
Reste que la longue liste de ces difficultés et entraves à la recherche de compétitivité n’entache pas la motivation des éleveurs à trouver des solutions, notamment pour aider les jeunes à s’installer.
Novatrice, la Fno est en passe de finaliser un projet de création d’un fonds d’investissement pour financer l’installation, la création de troupeaux et le développement d’exploitations à l’aide de capitaux extérieurs. Une grande première dans le secteur agricole qui intéresse déjà les autres filières d’élevage.
Et pour installer, la filière compte mener un travail de fond sur les vocations et affiche des ambitions à la hauteur de son optimisme : « 1.001 projets ovins » grâce, notamment à une promotion du métier « en redorant une image ternie par les années difficiles ».
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