 Selon l'Anarev, qui milite pour une dissociation de l'acte de prescription et de délivrance des médicaments vétrinaires, l'affaire des antibiotiques en Auvergne ne serait pas un cas isolé. (© Terre-net Média) |
Extrait du communiqué de presse de l’Anarev à propos de l’affaire de démantèlement d'une filière illégale d'antibiotiques à haute dose dans le Puy de Dôme.
« En premier lieu, il convient de rétablir la vérité des faits : il ne s'agit pas d'un trafic d'antibiotiques, comme l'a complaisamment annoncé le ministère de l'intérieur. Il s'agit d'une façon alternative pour les éleveurs de s'approvisionner en médicaments vétérinaires, à moindre coût.
En attendant la fin de l'enquête et au vu des premiers éléments, il semble que cette filière ne soit ni plus ni moins vertueuse que la filière vétérinaire classique. Comment, d’ailleurs, imaginer que le fonctionnement aujourd’hui remis en cause dans cette affaire, puisse conduire à des consommations de médicaments en élevage plus importantes que le modèle prôné par le lobby vétérinaire, où le prescripteur est aussi le vendeur !
Non contents de disposer de cette double casquette, les vétérinaires, par une action de lobbying constante auprès notamment des services de la Dgal (Ndlr : Direction générale de l’alimentation), entendent de plus bénéficier du monopole sur la vente des médicaments ! Ce qui conduit à une situation d’autant plus préoccupante que leurs rapports avec les laboratoires répondent aux mêmes règles que celles instituées en matière de santé humaine il y a quelques années : le ménage reste à faire dans les pratiques commerciales douteuses et la fixation fantaisiste des prix.
Sur le terrain, nombre de vétérinaires n’hésitent pas à conditionner la prise en charge des élevages, à la vente exclusive de la pharmacie vétérinaire chez les éleveurs. Les investigations des enquêteurs du Conseil de la Concurrence, notamment suite aux plaintes de certains de nos adhérents, ont toutes mis en évidence des situations d'abus de position dominante caractérisées.
Le travail de sape entrepris aujourd’hui pour fragiliser un mode d’approvisionnement alternatif auprès d’un réseau de pharmaciens intéressés par ce marché, n’aidera donc en rien à améliorer la position des éleveurs.
Les niveaux de marges pratiqués par les laboratoires vétérinaires, et accessoirement les dispensateurs des médicaments, représentent un surcoût important pour les filières animales françaises, sans que les pouvoirs publics ne s'attaquent à cette charge.
Il est donc logique que les éleveurs cherchent des moyens de s'approvisionner à moindre coût, y compris à l'étranger. Il faut à cet égard relever qu’un récent jugement du tribunal de Niort, remettant en cause la réglementation française sur les importations parallèles, devrait forcer le législateur à améliorer les textes en vigueur.
L'Anarev veillera, dans les procédures en cours, à ce que les vrais enjeux ne soient pas éludés. Les éleveurs ne peuvent plus être “pressurés” de toutes parts et se retrouver otages de pratiques commerciales qu'il est largement temps de remettre à plat. »
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