
Pour la Confédération paysanne, le trilogue qui débutera à Bruxelles le 11 avril prochain est déterminant pour l’avenir de l’élevage après 2014. La majoration des 50 premiers hectares et le recouplage de 20 % des aides directes sont les deux leviers pour sauver l'élevage selon le syndicat.
![]() Les portes-paroles départementaux de la Confédération paysanne en décembre 2012 à Bagnolet. Ils vont élire dans quinze jours à Nevers leurs nouveaux représentants nationaux. (© Terre-net Média) |
Pour la Confédération, le trilogue (Conseil européen, Commission européenne et Parlement européen) qui commencera le 11 avril prochain à Bruxelles est déterminant pour l’avenir de l’élevage après 2014. Il n’est pas question que se reproduisent, selon le syndicat, le scénario de 1992, à savoir l’instauration d’aides qui ont sacrifié à l’époque les éleveurs ou encore, celui de 2009, avec le bilan de santé de la Pac insuffisant pour redistribuer les aides.
Majoration des 50 premiers hectares pour une meilleure redistribution
« On dit au ministre de l’Agriculture de tenir bon à Bruxelles pour défendre la majoration des premiers hectares (les 50 premiers pour la France) ». Cette mesure est la clé d’une meilleure redistribution des soutiens publics puisque leur plafonnement sera une mesure inefficace (dégressivité instaurée à partir de 150.000 € selon le règlement européen sur les aides directes).
La majoration des 50 premiers hectares bénéficierait à la fois aux céréaliers et aux éleveurs puisque toutes les surfaces agricoles seraient concernées.
Résultat, le paiement de base pourrait être de 330 €/ha pour les 50 premiers hectares et de 170 €/ha au-delà jusqu’à 100 hectares (source ministérielle, selon la Confédération paysanne).
Ces majorations favoriseraient le maintien en activité d’exploitations céréalières de taille modeste tout en prenant davantage en fonction le facteur travail et la pénibilité des taches dans les fermes d’élevage.
Le recouplage des aides directes, deuxième effet de levier
Le recouplage des aides directes à hauteur de 20 % est le second effet de levier de la stratégie de la CP pour maintenir les activités d’élevage dans les exploitations. Il passerait par l’instauration d’une prime au maintien du troupeau ruminant (bovins lait et viande, caprins et ovins) sur le modèle de la Pmtva qui serait en quelque sorte étendue.
Gérard Durand, secrétaire national, a bien conscience que son syndicat n’obtiendra pas pleinement satisfaction mais ces deux effets de levier en faveur de l’élevage « vont dans le bon sens ».
La défense du revenu des éleveurs doit reposer sur des décisions politiques pour s’inscrire dans la durée. Tout d’abord parce que les écarts de revenu à combler sont importants et, comme nous l’avons mentionné précédemment, les prix n’offrent, seuls, aucune sécurité puisqu’ils sont constamment remis en cause. Et ensuite parce qu’en cette période de crise, il est urgent de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs qui, par ailleurs, demandent à ce que les aides Pac payées par les contribuables européens qu’ils sont, soient bien employées pour être légitimées. Autrement dit, que ces soutiens publics bénéficient à ceux qui en ont le plus besoin.
La Confédération paysanne a perçu les signes précurseurs, selon elle, d’un redéploiement des aides directes plus équitable pour les éleveurs à travers les annonces faites par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, à Nantes. Ce n’est pas tant le montant des 44 millions d’euros débloqués qui satisfait son secrétaire national chargé des questions de l’élevage mais la clé de répartition de ces crédits. Ils bénéficieraient d’abord aux jeunes installés et aux récents investisseurs. Il en est de même de la nouvelle aide jeune bovin dont le seuil d’attribution a été abaissé à 20 têtes.
Un rapport de force déséquilibré entre éleveurs laitiers et industrielsDans un prochain article, nous reviendrons sur l’analyse que porte la Confédération paysanne sur la situation des producteurs laitiers en particulier. Selon le syndicat, c’est le rapport de force déséquilibré entre les éleveurs et les industriels qui empêchent les premiers d’être rémunérés décemment. A leurs niveaux actuels, les prix des marchés mondiaux des produits laitiers sont suffisamment élevés pour compenser les hausses des charges si elles étaient répercutées sur le prix du lait payé aux éleveurs à la production. |
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