L'hiver 2012-2013 a été humide et sombre

Il est tombé 235 mm de précipitations durant ces trois mois d'hiver en moyenne sur l'Hexagone. (© Terre-net Média)

Après un bref coup de froid début décembre, c'est la douceur qui a dominé jusqu'au 10 janvier, avec même quelques records de douceur durant la période de Noël. Un froid humide a pris le relais, occasionnant des pics de froid remarquables dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie mi-janvier, jusqu'à - 16 degrés localement. Une petite pointe de douceur s'est manifestée entre fin janvier et début février. Il a ensuite fallu attendre la fin février pour retrouver des températures véritablement basses avec des gelées quotidiennes et des valeurs diurnes particulièrement faibles.

Avec une température moyenne saisonnière de 5,2 degrés à l'échelon national (moyenne calculée sur 168 stations), un léger déficit de l'ordre de 0,4 degré est noté. Paradoxalement, l'hiver 2011-2012 était 0,2 degré plus doux que cette année malgré la vague de froid remarquable de février... noyée dans un hiver très doux.

Enfin un hiver arrosé après un automne humide !

Il est tombé 235 mm de précipitations durant ces trois mois d'hiver en moyenne sur l'Hexagone. La normale étant de 199 mm, cela représente un excédent de 18 % environ.

Cet excédent est surtout dû à des mois de décembre et janvier pluvieux, ces pluies excessives ont occasionné d'ailleurs des crues et des inondations. Février, malgré des précipitations encore fréquentes, est resté dans les moyennes saisonnières. Outre la pluie, les chutes de neige, rares en décembre en plaine, se sont multipliées à partir de la mi-janvier jusqu'au 28 février. Le nombre de jours avec chutes de neige est excédentaire sur les deux tiers est du pays. Et cet hiver a surtout été marqué par un enneigement exceptionnel sur tous les massifs, plus encore sur les Pyrénées où les cumuls ont localement dépassé les 8 à 10 mètres ! De telles valeurs n'avaient plus été observées depuis le milieu des années 80.

Ces deux saisons (automne et hiver) bien arrosées permettent un bon remplissage des nappes phréatiques, ce qui ne s'était plus vu depuis le début des années 2000. Il faudra bien sûr avoir une bonne gestion de l'eau, source de vie, pour conserver un bon niveau de ces nappes souterraines en cas de période trop sèche d'ici l'automne prochain.

Le soleil aux abonnés absents

L'astre du jour a été particulièrement paresseux cet hiver sur l'ensemble du pays, plus particulièrement encore sur le quart nord-est. Le soleil a brillé en moyenne nationale pendant 229 heures cet hiver, valeur pas si loin du record de faiblesse de l'hiver 1950-51 (211 heures). Rappelons que la normale est de 274 heures. Depuis 1946, huit hivers ont été aussi peu ensoleillés ou moins ensoleillés que cette année, dont le récent hiver 2009-2010 ou encore 1995-1996.

Sur la période octobre-février, 2012-2013 remporte la médaille de bronze, se plaçant en troisième position en termes de manque de soleil : 424 heures seulement en cinq mois sur le pays pour une normale de 503 heures, soit un déficit de 16 %. Le record appartient toujours à la période octobre 1993 - février 1994 (405 heures), suivie de près de 2000 - 2001 (407 heures). En comparaison, le record de fort ensoleillement atteignait 648 heures entre octobre 1948 et février 1949. Pas très loin derrière, 2007 - 2008 comptabilisait 617 heures.

Les températures moyennes des hivers en France depuis 1946. (© MeteoNews)

Si les températures se sont peu éloignées des normales saisonnières en moyenne cet hiver, en dépit de chauds et froids, il n'en a donc pas été de même du côté des précipitations qui ont été abondantes, alors que l'ensoleillement est resté au ras des pâquerettes.

Si une certaine douceur revient ces jours-ci en France, il ne faut pas trop s'y fier : la mi-mars s'annonce en effet plus fraîche, voire froide. MeteoNews envisage d'ailleurs un printemps plutôt "moyen" cette année, proches des normales du côté des températures et des précipitations. Mai pourrait être plus agréable, voire "estival"... à confirmer toutefois.