 L'élevage allaitant ne sortira pas de la crise sans une redistribution des aides de la Pac. (© Terre-net Média) |
Dominique Langlois, président d’Interbev, accompagné des ministres de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Stéphane Le Foll et Guillaume Garot ont clôturé, mercredi 20 février 2013,
les Etats généraux de l’interprofession bétail et viande. Une grande messe pour sortir
l’élevage allaitant français de la crise dans laquelle il est plongé depuis plusieurs mois.
Cette séance clôturait 12 réunions sur quatre thématiques, animées par des experts indépendants, réunissant 82 participants de l’ensemble de la filière, au terme desquelles l’interprofession propose 23 mesures regroupées en huit axes.
Sur le volet de la Pac d’abord, tous les acteurs appellent le ministre à défendre l’élevage dans le premier pilier, par le « recouplage spécifique », afin de soutenir « l’éleveur actif » et enrayer la décapitalisation du cheptel. Stéphane Le Foll a rappelé sa volonté de défendre une surprime aux premiers hectares, la ligne directrice la plus défendable à Bruxelles.
20.000 emplois à pourvoir d'ici cinq ans
Mais la Pac devra aussi soutenir la sécurisation de l’autonomie fourragère, via le deuxième pilier. L’interprofession souhaite notamment une mobilisation des aides pour la mise en place d’une assurance récolte pour les productions fourragères, au même titre que celle existant pour les céréales.
Outre la Pac, le consensus est clair également quant au développement d’une communication positive sur les métiers de la viande. Avec les départs à la retraite notamment, tant chez les éleveurs que dans les métiers de la transformation ou la distribution, 20.000 emplois seront à pourvoir dans les cinq ans qui viennent. Cette communication positive viendrait en renfort d’un vaste programme de recrutement et de formation.
Mais pour installer des éleveurs, l’attractivité du métier passera aussi par une rentabilité meilleure. Julien Bigand, représentant de Jeunes agriculteurs, s’interroge : «
Comment inciter un jeune à s’installer quand le coût moyen de reprise d’une exploitation est supérieur à 300.000 € et le revenu annuel moyen de seulement 15.000 € ? »
Le maillon "abattage et découpe" attend aussi un coup de pouce pour retrouver de la compétitivité. Le soutien de la Banque publique d’investissement ainsi que le crédit d’impôt compétitivité-emploi sont deux dispositifs qui serviront le secteur, assure Stéphane Le Foll.
Pas d'enthousiasme pour la contractualisation
Le ministre de l’Agriculture a aussi évoqué une nouvelle fois le développement nécessaire de la contractualisation, qui devra intégrer des notions de prix, mais en adéquation avec les contraintes des industriels. Or la contractualisation, bien que proposée par Interbev, est loin de faire l’unanimité. L’expérience des producteurs de lait montre au moins qu’elle ne résout pas tout, bien au contraire.
Enfin, l’interprofession bovine compte placer le consommateur au cœur de sa stratégie de filière. Car les tendances de consommation ont largement évolué ces dernières années, et la filière peine à adapter son offre.
A deux jours de l’ouverture du 50e salon de l’Agriculture, porte de Versailles à Paris, l’événement ne pouvait évidemment pas passer sous silence le risque de crise d’image qui menace l’ensemble de l’élevage, à cause de l’affaire de fraude présumée à la viande chevaline par Spanghero. A ce sujet, Stéphane Le Foll a indiqué qu’il comptait entamer un dialogue bilatéral avec son homologue allemande Ilse Aigner pour pousser l’UE à rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine de la viande sur les plats préparés.
En attendant, Interbev propose de faire de l’étiquette, non pas un support purement technique et réglementaire, mais un support « consumériste, utile et simple ». Il s’agira moins de « faire joli » que d’apporter des informations claires et précises sur ce qu’achète le consommateur.
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