La coopérative Lur Berri « a grandi trop vite » dénonce un syndicaliste

Un représentant syndical de l'entreprise Lur Berri, propriétaire de Spanghero incriminée dans l'affaire de viande de cheval, a estimé vendredi que la société « a grandi trop vite » et s'est « lancée dans des métiers qu'elle ne sait pas faire ».

« A partir des années 2008 et 2009, Lur Berri a grandi trop vite », a déclaré à l'Afp Mattin Lamarque, délégué syndical Cfdt de l'usine basée à Aïcirits (Pyrénées-Atlantiques) qui possède depuis 2008 quelque 99 % de Spanghero.

« Non seulement cela a coûté beaucoup d'argent à la coopérative, mais elle s'est lancée dans des métiers qu'elle ne sait pas faire. Avec ces rachats, elle s'est projetée dans la mondialisation et la financiarisation », a estimé le représentant syndical, pour lequel « on a sacrifié un investissement local qui favorisait des circuits de distribution courts au profit d'investissements extérieurs difficilement contrôlables ».

« Aujourd'hui, Lur Berri ne fonctionne plus comme une coopérative qui doit promouvoir ses producteurs locaux. Elle est encore gérée par des agriculteurs, mais nous pensons qu'avec ces rachats ils sont loin de pouvoir suivre ces affaires-là, qui doivent les dépasser », a-t-il ajouté.

Revenir au savoir-faire initial

« L'activité saumon », développée après le rachat de Labeyrie (foie gras et saumon fumé) en 2009, « la fabrication de blinis, qu'est ce qu'on est allés faire là-dedans ? On ne sait pas faire », a-t-il martelé.

Selon le salarié de Lur Berri depuis 37 ans, « la coopérative doit revenir à son savoir-faire, son métier. Ce ne sont pas des limites géographiques, mais des limites d'activité ».

De son côté, le sénateur des Pyrénées-Atlantiques membre de l'Udi, Jean-Jacques Lasserre, ancien président de Lur Berri jusqu'à son élection au Conseil général du département en 2011, a dénoncé « un système complètement fou où il faut donner à manger à tout le monde aux coûts les plus bas ». Selon lui, « il y a longtemps qu'on aurait dû dire non ».

Il a jugé que « les faits sont graves » mais il dit se porter « garant » de « l'honnêteté » des dirigeants dont il « connaît la moralité ».

En référence aux prises de positions de ministres ces derniers jours, Jean-Jacques Lasserre a par ailleurs dénoncé « la propension de beaucoup d'intervenants à tirer à boulets rouges sur la coopérative Lur Berri ».

Lire le billet d'humeur de Frédéric Hénin sur cette affaire :

Viande de cheval - Les éleveurs victimes des filiales de leurs coopératives

 

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