
Il y a urgence à agir, selon la Confédération paysanne. De plus en plus d’éleveurs sont poussés à abandonner la production laitière et de bovins viande pour convertir leurs pâtures en céréales pour deux raisons : le temps de travail et d’astreintes dans les fermes ainsi que le niveau des charges d’alimentation animale impossible à répercuter sur les prix de vente.
![]() Gérard Durand, secrétaire national de la Confédération paysanne entouré par les responsables des commissions "élevage". (© Terre-net Média) |
Le syndicat lance plusieurs initiatives
Il est urgent d'agir, selon le syndicat. Le temps de travail et d’astreintes dans les fermes mais aussi le niveau des charges d’alimentation animale impossible à répercuter sur les prix de vente, poussent de plus en plus d’éleveurs à abandonner la production laitière et de bovins viande pour convertir leurs pâtures en céréales. « Or les animaux qui disparaissent dans les fermes ne reviennent jamais. C’est de l’emploi perdu dans les territoires » avec des fermetures d’abattoirs et d’entreprises de transformation, faute de matière première disponible, défend la CP.
Le fonds des céréaliers réduit à 10 M€ Selon Gérard Durand, le fonds de modernisation céréaliers-éleveurs créé par l'Agpm, l'Agpb et la Fop ne sera approvisionné qu'à hauteur de 10 millions d'euros pour financer des projets de méthanisation en particulier. Or le projet initial était présenté avec une enveloppe de 100 millions d'euros alimentée par des cotisations volontaires. Une des raisons invoquées est la livraison de 50 % de la récolte avant l'instauration de cette taxe qu'il n'est pas envisageable d'appliquer rétroactivement. |
Outre la question des prix, la Pac de 2014 doit rééquilibrer les aides en faveur de l’élevage, ajoute la CP. A l’heure actuelle, le Dpu d’un céréalier est de 60 à 70 euros par heure travaillée contre 6 ou 7 euros pour un producteur de bovins viande.
Plus de lisibilité pour être plus attractif
Au niveau national, le déficit en produits animaux est d’ores et déjà perceptible puisque les importations françaises et européennes d’animaux sont de plus en plus importantes et les pertes de part de marché deviennent alarmantes.
En fait, sauver l’élevage suppose de redonner de la lisibilité aux producteurs, assure la CP. C’est la condition nécessaire pour pérenniser l’activité des producteurs en place et pour susciter des vocations. La filière porcine qui installait des dizaines de jeunes producteurs de porcs il y a trente ou quarante ans n’attire plus ! Et les éleveurs vieillissent !
Dans ces conditions, la nouvelle Pac ne doit pas perdre l'objectif de garantir la sécurité d’approvisionnement du marché intérieur, avec des prix, des organisations de producteurs renforcées et des aides réévaluées.
Défendre des modèles de dimension familiale
Mais la politique de l’élevage promue par la Confédération paysanne vise à défendre des modèles de production de dimension familiale avec une maitrise de la production, des prix qui intègrent les coûts de production et un niveau de soutiens publics plus élevé pour les petites exploitations. C’est à cette condition que les aides Pac seront légitimées auprès des producteurs, selon la CP.
Si les filières d’élevage échappent aux éleveurs, le risque de financiarisation de l’agriculture est élevé, ce qui ne sera pas sans conséquence : désertification des zones rurales et accroîssement des écarts de développement de ces zones avec les grandes métropoles.
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