 Attention, il faut aussi savoir vendre lorsque la vache est prête. Une phase de finition trop longue pourrait conduire à un excès de gras, préjudiciable à la vente. (© Terre-net Média) |
Un million de vaches laitières sont abattues chaque année en France, soit un quart du cheptel. La qualité de ces animaux est clairement remise en cause par les abattoirs : certaines vaches ne sont pas taries et le lait pose des problèmes sanitaires sur les chaînes. Beaucoup de ces vaches de réforme sont aussi mal conformées. Pourtant, les éleveurs laitiers ont tout intérêt à garder et engraisser ces animaux pour améliorer leur valorisation.
Conformation de la carcasse et note de gras
Pour preuve : des études menées à la station expérimentale de Mauron dans le Morbihan. Elles ont montré les incidences techniques d’un engraissement des animaux de réforme. Les animaux en question ont été "finis" à l’auge, avec une ration à base d’ensilage de maïs, de correcteur azoté et de minéral.
Les effets de l’engraissement sont probants au plan technique. La conformation de la carcasse et la note de gras s’améliorent nettement par rapport à la grille de cotation Europ. A titre d’exemple, sur la semaine 16 de l’année 2012, la cotation nationale constatée pour une vache classée P - 3 était de 2,92 €/kg, alors qu’elle était de 3,16 €/Kg pour une vache O - 3 ! Autre point important : l’alourdissement de la carcasse qui contribue à une meilleure valorisation de l’animal.
Gain potentiel de 0,25 €/kg
Prenons l’exemple de M. Dupré, éleveur à la tête d’un troupeau de 40 vaches laitières et d’une référence de 300 000 l. Il vend une douzaine de vaches de réforme en l’état par an, au sortir de la lactation, soit un taux de réforme moyen de 30 %. Si M. Dupré décide d’engraisser ses réformes, il peut escompter un gain de 1.296 € avant impact social et fiscal (cf. tableau 1).
 M. Dupré peut escompter un gain de 1.296 euros. (© Cogedis Fideor) |
Pour ce faire, il devra utiliser plus de fourrages conservés et faire une croix sur la vente de 1,2 ha de cultures. Dans cet exemple, la consommation par VL et par jour d’engraissement est de l’ordre de 12,5 kg. Le rendement maïs ensilage retenu est de 12 t de MS/ha. Concernant le prix, initialement situé à 2,70 €/kg, l’amélioration de la qualité de la carcasse génère un gain potentiel de 0,25 €/kg.
 (© Cogedis Fideor) |
Disposer de places et de fourrages supplémentaires
Engraisser les réformes suit une logique économique indéniable. Attention, c’est aussi un pari pour l’éleveur. En décalant de trois mois la sortie de ses vaches de réforme, il peut subir des baisses de cours ou profiter des hausses. Ceux qui réforment surtout en fin de campagne laitière peuvent aussi espérer tirer profit de la remontée saisonnière des cours attendue au printemps.
Avant de se lancer, il convient aussi de veiller à respecter certaines règles. La première d’entre elles : choisir une alimentation de qualité. Il faut aussi disposer de places supplémentaires afin d’éviter les densités trop importantes. Faire un tri rationnel des animaux s’imposera également. Inutile d’engraisser des vaches réformées pour des problèmes sanitaires graves, des vaches trop âgées ou trop maigres.
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