
Le tribunal de commerce de Quimper a examiné mercredi 5 septembre les offres de reprise partielle des sites du pôle frais du groupe Doux placé en liquidation judiciaire, tandis que des salariés du géant de la volaille ont manifesté leur « colère » devant les grilles du bâtiment.
![]() Les offres de reprises permettraient de sauver 720 emplois sur un total de 1.692. (© Terre-net Média) |
Charles Doux, président du groupe du même nom, arrivé sur place par une porte latérale en compagnie de son fils Jean-Charles, a été pris à partie par des salariés qui ont crié « Voyou! Lâche ! » et lui ont jeté des œufs, dont l'un a atteint sa veste, a constaté une journaliste de l'Afp. Sans faire de commentaire, le septuagénaire, a rapidement gagné l'abri du tribunal qui a commencé à 14H00 l'examen à huis clos des offres. Mais à sa sortie, il a de nouveau été la cible de jets d'œufs.
Aucune offre de reprise pour le site de Graincourt
Auparavant, il avait rencontré une poignée de salariés de l'usine de Graincourt. « Il a reconnu qu'il y avait eu des erreurs au niveau de la gestion du groupe, il a dit qu'il compatissait », a raconté à l'Afp Fabrice Anot, qui a travaillé pendant 26 ans sur le site. « Je lui ai dit : " Doux t'es un salaud ! " » Les offres de reprise permettraient au mieux de sauver 720 emplois sur un total de 1.692, soit 972 emplois menacés (894 Cdi et 78 Cdd), selon la direction de Doux. Mais aucune offre n'a été présentée pour le site de Graincourt et ses 253 salariés.
Le délégué central Cgt Raymond Gouiffès a affirmé, au terme de l'audience, que le procureur laissait « le tribunal bien analyser la situation et prendre sa décision », l'appelant « à prendre en considération les meilleures offres ». « On n'attend plus rien du tribunal depuis sa décision le 1er août de liquider le pôle frais », a déclaré à l'Afp Nadine Hourmant, déléguée centrale FO. Les organisations syndicales réclamaient jusqu'à présent le dessaisissement du tribunal de commerce de Quimper en faveur d'une juridiction professionnelle. « Les patrons qui jugent des patrons, c'est une justice de classe », avait expliqué mardi, lors d'un comité central d'entreprise (Cce), Raymond Gouiffès, délégué central Cgt.
Un accompagnement social personnalisé pour les salariés sans solution
« La priorité pour nous désormais, c'est d'accompagner les salariés qui vont être licenciés », a précisé Nadine Hourmant. « On se bat maintenant pour améliorer l'enveloppe allouée par Doux dans le cadre du Pse », ( Plan de sauvegarde de l'emploi). Une enveloppe actuellement de 2 millions d'euros. « L'Etat ne laissera tomber personne », a assuré mercredi à l'Afp le ministre délégué chargé de l'Agro-alimentaire Guillaume Garot. « La semaine prochaine, après la décision du tribunal de commerce, nous expliquerons de manière détaillée comment l'Etat compte être présent auprès des salariés qui resteront sans solution (...) avec l'idée d'un accompagnement social personnalisé », a-t-il assuré.
Les offres déposées pourraient permettre de sauver à Blancafort (Cher) 130 emplois sur 244, à Laval l'intégralité des 303 salariés ou encore à Pleucadeuc (Morbihan) 135 emplois sur 407. Les groupes Glon Sanders, filiale de Sofiprotéol, Duc et Ldc sont les principaux candidats à la reprise des différents sites. Concernant les autres activités de Doux (export et produits élaborés), le tribunal avait fixé la période d'observation jusqu'au 30 novembre.
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