Ça vire à la tragédie sans moyens pour contrer la flambée des prix des matières premières !

Ça vire à la tragédie sans moyens pour contrer la flambée des prix des matières premières !

Les filières animales, de la production à la distribution, n’ayant pas tiré les leçons des années 2007/2008 pour s’organiser, se retrouvent de nouveau confrontées au problème de savoir qui va supporter la hausse des prix de l’alimentation animale. A court terme, la seule réponse apportée est : le consommateur !

coût de l'alimentation animale
Après plusieurs mois de hausse du prix du lait durant la précédente campagne, les producteurs de lait ont toutes les raisons de craindre un nouvel « effet ciseau » : avec un prix du lait en baisse et un coût du concentré en hausse. (© Terre-net Média)
A chaque été sa crise ! Cette année, le bonheur des céréaliers et des producteurs d’oléo-protéagineux fait de nouveau le malheur des éleveurs, toutes filières confondues. Et faute de mesures efficaces et d’organisations adaptées des filières pour en limiter l’impact, les organisations professionnelles spécialisées tirent la sonnette d’alarme ! Elles ne voient qu’un remède pour ne pas voir les marges des éleveurs s’effondrer davantage : demander aux transformateurs et à la grande distribution d'être une nouvelle fois leur courroie de transmission en répercutant sur leurs ventes, la hausse des prix de l’alimentation. Ce qui revient à faire payer au consommateur le coût généré par l’absence de régulation des marchés des matières premières agricoles en proie à des mouvements spéculatifs.

 

L'immobilisme ne peut être de mise

Dans un tel contexte, on comprend la situation de faiblesse et de dépendance face à laquelle se trouvent les éleveurs, même si il y a urgence à agir !

« Alors que le coût de l’alimentation des animaux flambent, il est vital, pour les producteurs laitiers d’obtenir une répercussion de cette hausse vers l’aval. Face à une situation exceptionnelle, l’immobilisme ne peut être de mise », prévient la Fnpl en s’adressant à la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution.

Après plusieurs mois de hausse durant la précédente campagne, les producteurs de lait ont toutes les raisons de craindre un nouvel « effet ciseau » avec un prix du lait en baisse alors que l’indice des prix de l’alimentation animale commence déjà à répercuter l’augmentation des prix des matières premières agricoles de ces dernières semaines.

Un nouveau pan de l'économie nationale menacé

Pour la filière porcine, le pôle animal de Coop de France souhaite aussi que la grande distribution fasse supporter au consommateur l’augmentation d’ores et déjà estimée à 20 % du coût de production de la viande. Cette « répercussion de la hausse des coûts de production représenterait :

  • 2 centimes d’euro pour une tranche de jambon cuit supérieur,
  • 7 centimes d’euro pour une côte de porc,
  • 56 centimes pour un rôti d’un kilo».

Mais elle suppose auparavant une hausse des prix sur l’ensemble des maillons abattage-transformation.

Un pacte de stabilité des prix agricoles

Les épisodes récurrents de flambée des prix agricoles poussent Xavier Beulin, président de la Fnsea à demander au président de la République, François Hollande de « convaincre ses partenaires européens et du G20 agricole de la nécessité d’un pacte de stabilité des prix agricoles car il n’est pas admissible de jouer avec la sécurité alimentaire des peuples ». Le défi à relever est tout à fait réaliste, selon le président de la Fnsea, puisque ce même François Hollande a su convaincre ses mêmes partenaires de la nécessité d’un pacte de croissance économique il y a un mois. Mais en revanche, il y a urgence !

«Si rien ne bouge, les producteurs de porcs seront enterrés vivants », assure Aveltis, le second groupement national de porcs. Après le secteur de la volaille qui, en plus d’être affaibli par la faillite du groupe Doux, est aussi confronté à des hausses de coûts de production (1), c’est dorénavant la filière de la transformation de la viande porcine qui pourrait perdre des milliers d’emplois.

Ainsi, après l’industrie automobile, c’est donc un nouveau pan de l’économie nationale exportatrice qui est menacé !

Il est non seulement urgent, selon Aveltis, que le cours du porc couvre les coûts de production mais aussi que les banques accompagnent les éleveurs en leur accordant des prêts de trésorerie. La conjoncture inflationniste tombe d’autant plus mal que de nombreux éleveurs sont en phase d’investissement pour mettre aux normes leurs bâtiments de truies gestantes.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...