
La Commisison des comptes de l'Agriculture a publié ses dernières estimations pour 2011. Le revenu par actif non professionnel aurait au final augmenté de 3,8 %. Les fluctuations des cours des produits agricoles et des intrants rendent plus difficiles les estimations de revenu, selon le ministère de l'Agriculture. Ceci dit, les disparités de revenu entre les régions et entre les filières sont criantes.
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Recul du revenu des céréaliers
Ainsi, on apprend que le revenu par actif non salarié a progressé de 3,8 %, alors qu’en décembre dernier l’estimation portait, par actif non salarié, sur une baisse de 3,6 %, soit un écart de 7,3 points. Et pour montrer que le revenu agricole est bien orienté, le ministère s’appuie sur l’année 2009 catastrophique pour produire des estimations très optimistes sur l’évolution de la situation des agriculteurs.
Mais la réalité, est là. Les éleveurs laitiers, les aviculteurs et les viticulteurs sont les grands gagnants de l’année 2011. Mais même atténuée, les céréaliers constatent une baisse de leur revenu (-13,5 %). Il en est de même pour les éleveurs de bovins viande, d’ovins et de porcins. Enfin, la situation des arboriculteurs et des producteurs de légumes est catastrophique.
« Le revenu moyen ne rattrape pas les niveaux d’avant la crise de 2009 »
Résultat, « le revenu moyen ne rattrape pas les niveaux d’avant la crise de 2009 et reste dans des fluctuations importantes, source d’instabilité », fait remarquer l’Apca (Chambres d’agriculture). Et les disparités de revenus restent importantes aussi bien entre les filières (de 1 à 5) qu’entre les régions (1 à 10).
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« La sécheresse a également provoqué des achats supplémentaires d'aliments ou de fourrages variables selon les régions, partiellement compensés par les aides exceptionnelles dans le cadre des procédures de gestion des risques. »
Mais la fluctuation des prix des produits agricoles rend aussi plus difficile les estimations de revenu. Le ministère de l’Agriculture rappelle qu’un pour cent de chiffre d’affaires de plus conduit à une révision à la hausse de 4 % du revenu agricole à l’échelle de la France. Un réajustement des charges des intrants induit une variation de revenu dans les mêmes proportions. Aussi, les dernières prévisions de revenu de 2011 ne remettent pas en cause la pertinence des estimations de décembre dernier, selon la rue de Varenne.
Une impossibilité de répercuter les hausses des charges dans le prix de vente
En attendant, « ces résultats illustrent l’impossibilité pour les agriculteurs de répercuter les hausses de prix des charges dans le prix de vente de leurs produits. Les travaux de l'Observatoire des prix et des marges apporteront prochainement, je l’espère, un éclairage sur ce point. Pour certaines filières, c'est l'ensemble du modèle économique de la chaîne alimentaire, du producteur au distributeur, qui devra être repensé », a déclaré Guy Vasseur.
Réactions du Modef « Au vu des résultats des comptes de l’agriculture, le Modef tient à mettre l’accent sur la situation dramatique des producteurs de fruits et légumes (entre 8 000 et 12 000 € de revenus), mais aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs bovins et ovins. Avec une hausse importante des coûts de l’alimentation animale et les effets de la sécheresse 2011, la petite augmentation des prix n’a pas couvert ces surcoûts. » |
Des « manipulations statistiques »
pour la CR
Selon la Confédération paysanne, « il est urgent de redresser les disparités par une politique qui régule les productions et qui organise la relocalisation ».
Mais surtout, les dernières prévisions de revenu rendent encore plus réticente qu’à l’accoutumée la Coordination rurale, qui n’a jamais porter beaucoup de crédibilité à cet exercice de fin d’année. La CR « n’est pas dupe » et parle de « manipulations statistiques ». « Alors que les fragiles prévisions de la Commission des comptes de décembre indiquaient une chute de 6,8 %, on se retrouve aujourd'hui avec une hausse de 7,3 % ».
Un résultat « pas si flamboyant », selon la Fnsea La progression des revenus des agriculteurs en 2011 n'est pas « un résultat aussi flamboyant qu'on veut bien le dire », puisque ceux-ci ont simplement retrouvé les niveaux de 2000, a estimé mercredi Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea). Jeunes agriculteurs «Quoique l'on dise, le rebond n'est pas là. Et si le niveau de revenus était aussi « satisfaisant » que cela, il est certain que plus de jeunes se tourneraient vers le métier.» |
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