 Dominique Langlois, président d'Interbev, lors du discours d'ouverture de la première convention de l'interprofession. (© Terre-net Média) |
La viande et le lait partagent des valeurs communes en étant à la fois des produits frais, issus des élevages, bons pour la santé et facilement assimilables à des produits régionaux de terroir. Aussi, suivre l’exemple du lait pour
relancer la consommation de viande et la fidéliser sur des produits bien identifiés, afin d’assurer aux éleveurs des revenus décents, est tout naturellement la voie suggérée par les participants de la
convention de l’interprofession Interbev du 19 juin dernier.
La moindre pression exercée par la concurrence internationale est l’occasion pour la filière bovine française en particulier de reprendre confiance pour redevenir attractive auprès des jeunes.
Selon Olivier Delaméa, directeur adjoint de Danone, c’est paradoxalement la fin des quotas qui a conduit le groupe à lancer une stratégie industrielle et commerciale. Il a associé ses livreurs de lait pour caractériser les produits de marque du groupe, et pour éviter l’invasion de produits étrangers. La contractualisation éleveurs-producteurs scelle ainsi une autre relation avec le consommateur, en organisant par exemple des journées portes ouvertes.
Appliquer la règle des « quatre P»
En production bovine, son caractère obligatoire n’est pas souhaité par la filière. Elle pourrait porter sur quelques produits parmi les plus standardisés (jeunes bovins), ou encore des produits de niches pour en sécuriser l’approvisionnement. Mais la reconquête de l’assiette du consommateur est d’autant plus aisée que la viande a un atout que d’autres produits agricoles n’ont plus : celui de ne pas être assimilé à un produit industriel. Avec près de 50 % de la viande achetée dans des magasins spécialisés, la proximité et l’origine locale du produit restent un atout pour déclencher l’acte d’achat par des consommateurs à la recherche d’authenticité. « La notion de prix n’est pas essentielle si le consommateur identifie la viande sur d’autres valeurs porteuses », défend en effet Philippe Rucheton, directeur de recherche au Cca.
Mais la démarche de reconquête du consommateur sera couronnée de succès si elle repose sur une réelle connaissance de ses besoins. Ce qui conduit à accepter les différents comportements adoptés par un même consommateur, selon les situations auxquelles il est confronté; en optant la semaine par exemple pour des produits prêts à consommer et le week-end, en achetant des morceaux de viande à cuisiner.
Appliquer la règle des « quatre P » (professionnalisme, pédagogie, proximité et publicité) est en fait incontournable pour relever le défi de reconquête de l’interprofession. Ce n’est qu’à cette condition que la filière pourra communiquer sur les techniques d’élaboration des produits offerts au consommateur pour satisfaire sa demande à tout moment.
La bataille de la compétitivité est d'abord européenne avant d'être mondiale
Lors de son intervention, Xavier Beulin président de la Fnsea a rappelé que certaines conditions économiques doivent aussi être réunies pour que les filières viande retrouvent un certain éclat. Il a affirmé que les positions économiques et environnementales, prises dans un certains nombre de domaines par le syndicat majoritaire, étaient tout à fait appropriées à la filière bovine pour surmonter ses handicaps. « Nous voulons être dans la norme communautaire, ni plus ni moins, et ne plus subir les surenchères nationales ! ».
En matière d’abattage, nos concurrents sont nos voisins, aujourd’hui ! La bataille de la compétitivité est d'abord européenne avant d'être mondiale, et c'est à l'échelle de l'Union que se détermine l’intérêt pour les exportateurs à préférer la vente d’animaux vivants plutôt qu’abattus en France, pour y préserver ainsi l'emploi.
C'est pourquoi, lors de la conférence sociale de juillet prochain, « nous serons présents pour mesurer les conséquences des différents choix qui pourraient être faits ». La Tva sociale est selon le président de la Fnsea le meilleur moyen de faire supporter à des produits d’importations une partie du coût de notre modèle social.
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