Un président bien « capé » pour porter le syndicat jusqu’en 2014

François Thabuis, président de JA prononçant le discours de clôture du 46ème congrès. (© Tere-net Média)

En ayant choisi le Doubs pour tenir son 46^ème congrès à Pontarlier, où le taux d’installation est exemplaire (un nouvel agriculteur pour un départ) et où la proportion d’installations hors cadre familiale est de 30 %, le syndicat Jeunes Agriculteurs a affiché pendant trois jours les ambitions de son action syndicale au niveau national.

Et en ayant élu François Thabuis président le 6 juin dernier, le syndicat se dote d’un dirigeant authentique, pour symboliser les enjeux et les défis, que doit relever la profession agricole dans les toutes prochaines années, et les plus jeunes en particulier.

L’installation hors cadre, ça marche !

Le nouveau leader de JA est l’exemple à suivre pour que davantage de jeunes non issus du milieu agricole épouse la profession agricole. Jeune éleveur laitier en Haute-Savoie, François Thabuis symbolise aussi le renouvellement des générations indispensables à opérer en France, et surtout dans l’Union européenne où seuls 6 % des paysans ont moins de 35 ans ; les deux tiers ayant plus de 65 ans.

Enfin, François Thabuis symbolise le défi alimentaire mondial à relever, et la nécessité pour cela de produire plus, sur des terres agricoles préservées et dans un cadre économique mieux structuré, afin de préserver la valeur ajoutée. Ce qui suppose une meilleure organisation commerciale, et des produits protégés des importations ne respectant pas les normes imposées aux producteurs français et européens.

Lors de son discours de clôture du congrès, le nouveau président est revenu sur deux sujets d’actualité: le livre noir de la Confédération paysanne (CP) sur l’installation, qui passe au crible le bilan de la politique d’installation révisée sous la présidence de William Villeneuve, et les élections des Chambres d’agriculture.

« La légitimité de l’installation ne se décrète pas »

Une meule de Comté offerte à François Thabuis pour son élection de président de JA. (© Terre-net Média)

« Critiquer c’est bien, mais proposer c’est mieux », a déclaré François Thabuis, or « sur leur site internet, la CP n’émet aucune proposition ». « La légitimité de l’installation ne se décrète pas. Et il ne suffit pas d’écrire un livre tous les six ans pour porter un réel intérêt sur le sujet ».

JA est du reste prêt à faire évoluer les critères requis aux porteurs de projets, en les axant davantage sur leur parcours professionnel, afin qu’un plus grand nombre d’entre eux bénéficient du dispositif d’aides et de prêts à l’installation.

« Les JA et la Fnsea sont complémentaires »

En fait, « ce sont les échéances des élections Chambres qui réveillent la Confédération paysanne », assure François Thabuis dans son nouveau costume de président de JA. Et c’est dans cette perspective qu’il a d’emblée défini le cadre dans lequel se déroulera la nouvelle campagne professionnelle, avec la constitution de listes communes avec la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, car « nous partageons une vision commune ». « Les JA et la Fnsea sont complémentaires et c’est ensemble que nous gagnerons les élections des Chambres d’agriculture ». « Il faut en effet réussir l’échéance sur le fonds et sur la forme », a renchéri Xavier Beulin, le président de la Fnsea invité au congrès de Pontarlier. « Sur le fonds, je n’ai aucun doute car nos propositions sont solides ».

« Et sur la forme, si nos détracteurs condamnent toutes nos initiatives, il faut expliquer ce que l’on porte comme ambition et ce ne que ne portent pas nos détracteurs ». Les attaques sont virulentes et ciblent les leaders de la Fnsea, mais Xavier Beulin persiste dans la voie d’ouvrir les collèges des producteurs des interprofessions « pour ouvrir un débat sur le fonds basé sur des vrais sujets de fonds qui font notre avenir ».