JA propose de nouveaux outils pour faciliter l’installation

JA propose de nouveaux outils pour faciliter l’installation

Lors de leur congrès, qui se tient jusqu’au jeudi 7 juin 2012 à Pontarlier, les jeunes agriculteurs ont fait une série de propositions pour rénover les outils et le financement du dispositif à l’installation. Des propositions qui sonnent comme une première réponse aux critiques de la Confédération paysanne sur la politique d’installation.

Julien Bigand, Julien valentin et Sébastien Guillaume, les trois rapporteurs du rapport d'orientation 2012 de Jeunes agriculteurs, proposent de rénover en profondeur le financement de l'installation.
Julien Bigand, Julien valentin et Sébastien Guillaume, les trois rapporteurs du rapport d'orientation 2012 de
Jeunes agriculteurs, proposent de rénover en profondeur le financement de l'installation. (© Terre-net Média)

« Une installation réussie pour tous » : c’est ce que rappelle le syndicat Jeunes agriculteurs, en congrès du 5 au 7 juin 2012 à Pontarlier, qui, dans son rapport d’orientation, propose, d’une part, de rénover certains outils du dispositif d’accompagnement à l’installation et, d’autre part, d’en créer de nouveaux.

Sonnant comme une première réponse aux critiques de la Confédération paysanne sur la politique d’installation conduite par JA, et même s’il a indiqué qu’il y répondrait ultérieurement points par points, Jeunes agriculteurs compte d’abord renforcer la personnalisation du dispositif. Dans ce cadre, les JA se posent la question de la labellisation des formations pour les différents conseillers intervenant dans l’accompagnement, et de la création d’un répertoire départemental des maîtres exploitants potentiels pouvant accueillir des stagiaires.

JA veut aussi créer un statut unique d’agriculteur, non pas seulement conditionné à la possession d’un diplôme, mais aussi à la réalisation d’un plan de professionnalisation personnalisé et un plan de développement de l’exploitation.

Orienter 1 % du budget français de la Pac pour augmenter la dotation

Le syndicat souhaite surtout dépoussiérer les outils actuels de financement de l’installation et en créer de nouveaux. A commencer par la Dja que les jeunes souhaitent transformer en Aide à la création et à la reprise d’entreprises jeunes agriculteurs (Acreja) basée sur une enveloppe nationale, avec une grille de calcul appliquée dans tous les départements.

« La Dja n’a pas été revalorisée depuis 1984 », expliquent les trois rapporteurs de ce rapport d’orientation 2012. Ces derniers demandent ainsi une augmentation de 50 %. Une Dja moyenne de 17.000 € serait alors transformée en Acreja de 25.500 €.

JA estime le coût total de l'Acreja à 204 M€, soit le double du budget actuel alloué au financement de la Dja. Un coût qu’il propose de financer en utilisant les nouvelles règles de la Pac proposées par la Commission européenne en faveur de l’installation. « Le tout serait financé à 80 % par l’UE », selon les rapporteurs, ce qui entraînera une consommation supplémentaire de 1 % du budget français de la Pac. Les 20 % restant à la charge de l’Etat pourrait correspondre au « subventionnement d’un suivi post-installation ».

Outre la rénovation de la Dja, le syndicat propose la création d’un « mur bancaire » regroupant l’ensemble des aides financières à l’installation, et centralisant l’ensemble des besoins du porteur de projet, entre la trésorerie, les prêts bonifiés, mais aussi un fonds de cautionnement privé et une « épargne temporaire ». Cette dernière, abondée par une partie de l'Acreja, selon les besoins du nouvel installé, qui ne serait pas utilisée en trésorerie, serait bloquée pour une durée réglementée afin d'obtenir un prêt préférentiel avec un effet levier.

Le fonds de cautionnement privé, serait national et associatif, fondé par JA, les interprofessions et les banques délivrant des prêts bonifiés. Tous les acteurs des interprofessions devraient abonder ce fonds, qui interviendrait à la demande des banques pour des porteurs de projet qui en auraient besoin.

« L’épargne temporaire » bénéficierait, selon les souhaits de JA, d’un effet levier : pour un euro épargné, le jeune installé accèderait à au moins cinq euros sous forme de prêt bonifié, au même taux que ceux des prêts Mts-JA.

Acheter le foncier sur 25 ans

Enfin, JA entend poursuivre sa lutte contre l’artificialisation des terres agricoles. Le foncier reste effectivement l’un des principaux freins à l’installation. Le syndicat, qui avait obtenu l’instauration d’une taxe sur le changement de destination des terres agricoles dans la loi de modernisation de 2006, souhaite voir les taux de cette dernière passer respectivement de 5 à 20 % et de 10 à 30 %.

Pour faciliter le portage du foncier, les jeunes proposent aussi de mettre en place un système de location/vente progressive dans lequel le nouvel installé et le propriétaire signeraient un bail de 25 ans assorti d’une option d’achat au terme. L’indemnité mensuelle ou annuelle comprendrait à la fois le fermage et une fraction du prix de rachat des terres.

Après ses deux « livres noirs », la CP termine par son « livre blanc » sur l’installation

Après deux « livres noirs » dénonçant la politique d’installation pilotée par Jeunes agriculteurs, la Confédération paysanne sort un « livre blanc » dans lequel le syndicat rappelle d’abord ses actions départementales en faveur de la neutralité de l’information et du pluralisme de l’accompagnement à l’installation. Une neutralité et le respect du pluralisme qui sont finalement au cœur des revendications de la CP.

Pour conclure ses critiques, la CP fait cinq propositions « pour inverser la tendance actuelle ». Le syndicat veut d’abord supprimer « les critères restrictifs d’accès » aux aides, en premier lieu la surface minimum d’installation (Smi) qu’il remplacerait par un critère de viabilité économique, sociale et environnementale intégrant également une notion de temps de travail.

La CP souhaite également la neutralité et le pluralisme à chaque échelon du Ppp et dans la gouvernance de l’installation. Cette proposition fait suite aux principales critiques que le syndicat a émises dans ses deux « livres noirs ». Le syndicat veut aussi que soit reconnue l’installation progressive, en exigeant des banques des systèmes de caution et de garantie adaptés, ainsi qu’une meilleure anticipation des transmissions.

Enfin, la réforme de l’installation passerait, selon le syndicat, par une adaptation de la formation agricole, « en introduisant la diversité des approches et la diffusion de pratiques pour plus d’autonomie ».

Après le congrès de Jeunes agriculteurs, place aux élections législatives

Après Montpellier où, à l’initiative de la Fnsea, sept candidats à la présidentielle étaient venus passer leur grand oral devant le monde agricole, c’est à Pontarlier, à partir de 10h30, juste après la clôture du congrès de Jeunes agriculteurs, que cinq parlementaires de cinq partis politiques, viendront débattre des questions agricoles dans le cadre du premier tour des élections législatives.

Cinq parlementaires vont débattred'agriculture, pour le compte de leur parti politique:

  • Marc Fesneau, Le centre pour la France, secrétaire national du Modem en charge de l'Agriculture
  • Patrick Garnon, d'Europe Ecologie-Les verts
  • Didier Guillaume, Parti socialiste, premier vice-président du Sénat
  • Alain Joyandet, député-maire Ump de Vesoul
  • Mireille Schurch, Parti communiste, sénatrice de l'Allier

 

A lire également sur le congrès de Jeunes agriculteurs:

Congrès de Jeunes Agriculteurs - François Thabuis succède à Jean-Michel Schaeffer à la présidence du syndicat

 

 

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