
Les fortes pluies et orages de ces dernières semaines contrastent avec la sécheresse récurrente, bien installée depuis plus d'un an en France, voire depuis plusieurs années selon les régions, d'après Frédéric Decker de MeteoNews.
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Quid de la sécheresse de surface
Les indices d'humidité des sols atteignent la saturation à ce jour sur de nombreuses régions, ce qui est de bon augure à l'approche de l'été météorologique qui débutera le 1er juin. Localement, les sols restent relativement secs en surface : en Alsace où le temps est resté plus chaud et plus sec qu'ailleurs, en région Midi-Pyrénées ou encore sur les bords du golfe du Lion et la basse vallée du Rhône, où les précipitations ont été globalement plus rares et plus faibles qu'ailleurs.
L'année 2011 avait été marquée par une sécheresse printanière exceptionnelle (printemps le plus sec depuis 300 ans en France), puis par un automne particulièrement sec également après une pause estivale globalement plus humide. L'hiver 2011/2012 n'a pas non plus permis le rechargement des nappes phréatiques malgré un mois de décembre très arrosé, janvier, février et mars ayant ensuite été beaucoup trop secs.
L'état des nappes phréatiques
Mais alors justement : où en est-on de ce côté-là ? Ces pluies d'avril-mai 2012 ont-elles enfin soulagé nos nappes ? La réponse est non. La majeure partie des précipitations de ces deux derniers mois, souvent violentes, a ruisselé en surface avant de s'écouler dans les cours d'eau. Le reste a peu à peu rempli les couches superficielles du sol et hydraté la végétation en état de stress hydrique au début du printemps. Une infime partie seulement a donc réussi à atteindre les nappes souterraines, y compris dans les régions touchées par des graves inondations comme Nancy, ou dans une moindre mesure Ajaccio et le Pays Basque. 77 % des nappes phréatiques continuent à montrer un déficit notable, surtout des Pays de la Loire au sud-ouest où la situation reste critique et stable. Les nappes de Touraine et de Franche-Comté connaissent tout de même une légère hausse de leur niveau, alors que la situation reste plutôt stable sur le reste du pays. Quelques nappes continuent même à baisser (alors qu'il pleut !) en Normandie, sur le Bassin Parisien et en... Lorraine !
Des pluies inefficaces pour les nappes phréatiques
Cela peut paraître contradictoire, mais des pluies, même très abondantes, peuvent être inefficaces pour nos nappes souterraines. Trop subites et violentes comme dans le cas de Nancy (103 mm en un orage dont 86 mm en trois heures, 43 mm en ½ heure et même 16 mm en 6 minutes !), elles restent en surface puis ruissellent directement dans les ruisseaux et rivières, ne s'écoulant que très peu dans le sol.
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Ce qu'il faudrait pour enfin soulager les nappes phréatiques durablement ? Le retour d'automnes et d'hivers pluvieux ! La récurrence de longs épisodes de temps secs entre l'automne et l'hiver ces dernières années ne permet pas le rechargement de nos précieuses nappes. Il faut remonter à l'automne-hiver 2001/2002 pour trouver des précipitations suffisamment importantes, période qui clôturait plusieurs années très arrosées d'ailleurs. Contre toute attente, si la sécheresse de surface est momentanément résolue sur la plupart des régions (trois semaines de temps chaud et sec suffiraient toutefois à remettre les compteurs à zéro dans les réserves en eau superficielles), l'état des nappes phréatiques reste préoccupant à quelques jours de l'été météorologique. Les arrosages pourront être très limités dans un premier temps puisque les sols sont humides, mais il ne faudra pas en abuser cet été, au risque de vider davantage les nappes souterraines. Une solution parmi tant d'autres : récupérer l'eau de pluie pour l'utiliser en cas de disette !
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