Les bovins viande concurrencés par le lait et les grandes cultures

L’année 2012 restera encore vraisemblablement une année de faibles disponibilités en bovins, alors que la demande intérieure a fortement augmenté ces dernières années. (© Terre-net Média)

« L’Inde a un clair potentiel pour faire progresser ses exportations en 2012 : son cheptel bovin, de loin le plus nombreux au monde, est aujourd’hui très peu utilisé pour produire de la viande, interdit hindouiste oblige. Mais face à la forte demande mondiale, une véritable industrie exportatrice se structure, exclusivement à partir de bufflons pour gagner des parts de marché dans un monde du bœuf qui restera en situation de pénurie en 2012 ».

En Australie aussi et dans une moindre mesure en Nouvelle Zélande, l’heure est à la capitalisation allaitante. L’Australie tire parti de deux années consécutives sans accident climatique majeur. En revanche, le cheptel allaitant continue de perdre du terrain en Nouvelle-Zélande où l’élevage laitier progresse toujours fortement.

Une décapitalisation parfois massive

Sinon, le reste du monde est plutôt orienté vers une décapitalisation parfois massive des troupeaux de vaches allaitantes comme en Chine et au Japon où le cheptel recule même fortement alors que la demande est vive. Ces propos sont quelques unes des conclusions du panorama mondial de la filière bovine dressé par l’Institut de l’élevage dans un dossier spécial et dont nous vous restituons les principales lignes.

Manque de rentabilité face aux grandes cultures et la production laitière

Selon cet institut, la décapitalisation en bovins viande se poursuit dans l’Union européenne et aux Etats-Unis. Dans tous ces pays, l’élevage allaitant souffre de la comparaison de la rentabilité avec les cultures, voire avec la production laitière. La production devrait donc continuer à décliner en 2012, et le solde exportable dépendra de la vigueur de la demande interne, particulièrement faible en raison de la crise économique.

Cette concurrence des grandes cultures joue aussi à plein dans des pays comme le Brésil ou l’Argentine. Et même si le mouvement est probablement stoppé en 2011 en Argentine, le cheptel n’est pas prêt de reconquérir le terrain perdu. Autrement dit, l’Argentine va rester un exportateur, mais désormais de second rang, surtout si demande intérieure reste très forte. Au Brésil, beaucoup d’indices montrent un mouvement de capitalisation, qui pourrait se traduire par des disponibilités accrues à partir de 2013.

Ainsi, l’année 2012 restera encore vraisemblablement une année de faibles disponibilités en bovins, alors que la demande intérieure a fortement augmenté ces dernières années sous l’effet des redistributions de revenu aux classes les plus pauvres.

En Inde, les hindouistes ne consomment pas les veaux mâles. (© Terre-net Média)