Les 125 M€ du bilan de santé ne sont pas négociables pour 2014

Les 125 M€ du bilan de santé ne sont pas négociables pour 2014

Forts des premiers résultats de leur plan de relance de la production ovine avec 100.000 agneaux produits en plus en 2011, les congressistes se fixent comme priorité l’installation. La moitié des éleveurs cesseront leur activité d’ici huit ans.

Ce n’est pas le moment de couper l’herbe sous le pied aux producteurs d’ovins et à leurs moutons! A ce jour toutes les conditions sont réunies pour produire plus d’agneaux, si l’Union européenne et si le gouvernement poursuivent la politique de relance de la filière ovine.

La production d'ovins ne couvre que 45 % de la consommation nationale.
La production d'ovins ne couvre que 45 % de la consommation
 nationale. (© Terre-net Magazine)
Or au congrès de la Fno, aucun représentant du ministre de l’Agriculture n’était présent, le droit de réserve imposant le silence à 10 jours du second tour de l’élection présidentielle. Alors que les éleveurs d'ovins réunis les 25 et 26 avril à Châlons-en-Champagne auraient apprécié d’être rassurés sur les négociations de la réforme de la Pac et l'avenir de leur production.

La reconquête ovine lancée, il y a à peine deux ans porte déjà ses fruits avec 100.000 agneaux produits en plus en 2011 et une stabilisation du nombre de brebis. La prochaine étape est le lancement d’un vaste plan d’installation de jeunes éleveurs pour rependre les exploitations des moutonniers qui cesseront leur activité dans les prochaines années.

Pour réussir, les conditions à remplir sont doubles.

Au niveau européen, le rééquilibrage des 125 millions d’euros du bilan de santé de la Pac n’est pas négociable pour l'après 2014, a prévenu Serge Préveraud, président de la fédération nationale ovine (Fno). La production ovine doit faire partie des filières à recoupler comme pourrait l’être la production de protéines végétales. Et dans les zones défavorisées simples, le remplacement de l’Ichn et la Phae est impératif, selon la Fno.

Les outils de financement

Au niveau national, la Fno va poursuivre son projet de reconquête en mettant l’accent sur la formation de nouveaux éleveurs et en prenant un certain nombre d’initiatives pour susciter de nouvelles vocations.

Par ailleurs, compte tenu de la taille des outils de production à reprendre et des investissements à prévoir dans les premiers mois qui suivent les installations, la section spécialisée de la Fnsea considère que les dispositifs actuels à l’installation sont dorénavant inappropriés.

Une durabilité sans contrainte

La Fno sait que la production ovine est dans l’ère du temps. Elle bénéficie d’une très bonne image auprès du public. Elle symbolise l’agriculture durable, respectueuse de l’environnement en laissant une empreinte écologique positive puisque les brebis sont partout là où il y a des difficultés.
Mais la durabilité de cette production suppose des outils de production viables pour rendre le secteur attractif (les nouveaux éleveurs aspirent comme les urbains, à une qualité de vie !) et une simplification de la conditionnalité des aides: l’autonomie fourragère essentielle pour être rentable suppose de pouvoir retourner quelques hectares de prairie dans les systèmes herbagers, selon la Fno.

Aussi, quatre nouveaux outils de financement doivent selon elle être mis en oeuvre. Le premier repose sur l’investissement de capitaux extérieurs à l’Agriculture qui seront investis dans le foncier. Les trois autres outils envisagés sont des fonds d’investissement pour acquérir le capital des exploitations mais aussi, pour garantir des prêts et des fonds de dotation destinés à venir en complément des dispositifs existants.

Partenaires plutôt concurrents

Le bilan de santé de la Pac a été un tournant pour la filière a rappelé Preveraud. La nouvelle prime à la brebis et son supplément ont contribué à structurer la production ovine avec une offre mieux planifiée. Dans le même temps, les éleveurs profitent d’une conjoncture de prix favorable avec une concurrence étrangère néozélandaise, argentine et britannique qui n’est plus redoutée. Mais l’avenir de la filière ne peut reposer, comme aujourd’hui, que sur la qualité (la bataille du prix est perdue depuis longtemps), l’autonomie fourragère et sur une prolificité plus importante.

Seule ombre au tableau, les charges qui croissent et qui atteignent leur niveau de 2008. Mais les marges de progrès (prolificité et autonomie fourragère) très importantes seront sources de nouveaux revenus, actuellement parmi les plus faibles dans le monde agricole.

Les dossiers de la rentrée

Les éleveurs ne comprennent pas pourquoi dans ces conditions les pouvoirs publics consacrent 10 millions d’euros pour la politique de régulation des loups et des autres prédateurs en cette période de restriction budgétaire. Cette politqiue est inutile et désespère les éleveurs, faute de résultats probants.
Dès sa prise de fonction, le nouveau ministre de l’Agriculture aura à traiter de l’indemnisation des éleveurs dont le troupeau a été atteint par le virus de Schwmallenberg. Les éleveurs souhaitent activer les fonds de défense sanitaire et le fonds de mutualisation des risques en vigueur depuis le 1er janvier.

 

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