Les agriculteurs du Nord bassin parisien proposent une « nuit verte » aux parisiens

Philippe Meurs (à gauche) et Thierry Bontour, de la Frsea Nord bassin parisien, proposent un nouvel événement de communication auprès du public citadin, pour leur montrer « tous les efforts des agriculteurs en faveur de l'environnement. » (© Terre-net Média)

Les parisiens connaissent la « nuit blanche », événement annuel dans les rues de Paris pour rendre accessibles des créations artistiques le temps d’une soirée d’octobre, ils vont découvrir la « nuit verte ».

Ce vendredi 13 avril 2012, de 19h à 2h, les agriculteurs de la Frsea du Nord bassin parisien, qui regroupe 12 Fdsea (Aube, Marne, Ile-de-France, Seine-et-Marne, Eure, Seine-Maritime, Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne, Eure-et-Loir) proposeront, autour des fontaines du Trocadéro, un vaste espace de présentation de l’agriculture du bassin parisien et du Nord de la France.

« Nous souhaitons casser les idées reçues »

(© Terre-net Média)

« Outre l’objectif de montrer que l’agriculture autour de Paris ne se résume pas à des grandes cultures, il s’agit surtout de montrer tous les efforts que font les agriculteurs au quotidien pour préserver l’environnement, grâce à l’amélioration des pratiques, explique Thierry Bontour, céréalier de Seine-et-Marne et président de la Frsea Nord bassin parisien. Nous souhaitons casser les idées reçues. »

Seront donc à l’honneur, le temps d’une soirée, les actions des agriculteurs en faveur de l’environnement, en général, et celles en faveur de l’eau en particulier. « La thématique de l’eau est au cœur de l’actualité, à l’heure où les agriculteurs s’inquiètent du manque d’eau ».

Sur son stand, chaque département présente ses propres expériences en faveur de l’eau. La soirée sera ponctuée par deux tables-rondes, la première sur la gestion de l’eau, l’autre sur la place de l’agriculture dans notre société, des moments d’échanges entre agriculteurs et citadins…

Une dimension forcément politique, à une semaine du premier tour

A 9 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’événement n’a évidemment pas qu’une vocation pédagogique et ludique pour le grand public, mais revêt aussi une dimension politique. « La date du 13 avril n’a pas été retenue au hasard, reconnait Philippe Meurs, éleveurs de bovins viande dans l’Aisne, ancien président de Jeunes Agriculteurs et coordinateur de l’événement. »

Sur chaque stand prévu par chacun des départements organisateurs, les agriculteurs expliquent aux citadins la diversité de l'agriculture du bassin parisien et du Nord de la France. (© Terre-net Média)

Les candidats à l’élection présidentielle ont tous été invités à la soirée. Mais la plupart, retenus par leurs derniers grands meeting de campagne, ont simplement apporté leur soutien à cette initiative.

« Nous avons eu beaucoup moins de chance que la Fnsea qui a réussi à réunir, fin mars à Montpellier, sept des dix candidats pour un grand oral sur leur programme agricole. »

Les organisateurs ne manquent pourtant pas de messages destinés aux candidats à l’Elysée, qui n’ont, à aucun moment de la campagne présidentielle, porté les questions de l’agriculture et de l’alimentation dans les débats.

« Nous souhaitons leur rappeler que nous sommes les acteurs d’une agriculture nourricière et soucieuse de l’environnement, que les techniques agricoles s’améliorent sans cesse pour réduire, notamment, nos consommations de produits phytosanitaires, de fertilisants », poursuit Philippe Meurs.

Enfin, l'événement, qui devrait accueillir 200.000 personnes en moins de 7 heures, se veut durable et renouvelable. Les organisateurs ont déjà prévu de revenir tous les deux ans. Histoire de faire le point, avec les citoyens, sur l'évolution des pratiques.