
Pendant une heure, vendredi 6 avril 2012 de 17h à 18h, Karel Vereycken, porte-parole de Jacques Cheminade, était la voix de Jacques Cheminade pour répondre aux questions des agriculteurs et forumeurs sur le programme agricole du candidat de Solidarité et progrès. Des réponses dont la tonalité se démarque de celles des précédents participants aux tchat spéciaux Présidentielle 2012 proposés par Terre-net Média. Retrouvez toutes les réponses qu’il a apportées pendant ce tchat.
![]() Pendant une heure, Karel Vereycken, porte-parole de Jacques Cheminade, a répondu aux questions des agriculteurs et des forumeurs de Terre-net Média. (© Terre-net Média) |
A cet exercice proposé à tous les candidats à la présidentielle, Karel Vereycken succède à Marc Fesneau, secrétaire général du Modem, Antoine Herth, secrétaire national de l’Ump, Ambroise Mazal, expert des questions agricoles auprès de Jean-Luc Mélenchon, Corinne Lepage, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan.
Politique agricole commune, biocarburants, Ogm, régulation des prix, contractualisation laitière, place de la France sur l’échiquier agricole mondial… Retrouvez ci-dessous les réponses que Karel Vereycken a apporté, en direct, aux questions des terrenautes.
Retrouvez mardi 10 avri 2012, l'interview de Karel Vereycken, porte-parole de Jacques Cheminade, le candidat de Solidarité et progrès à l'élection présidentielle
Question de "Mono44 " Vous pouvez leur demander de ma part quand est-ce qu'ils comptent prendre leurs responsabilités envers l'agriculture et la gérer plutôt que d'en laisser la gestion à un syndicat dont ce n'est pas le rôle puisqu'un syndicat doit justement avoir un rôle de contre pouvoir et non pas de pouvoir . |
Karel Vereycken: Un mandat par élu professionnel me paraît un objectif important. Avec un Etat qui garantit, comme dans tous les autres secteurs économiques, le pluralisme syndical. Dans une dynamique de croissance partagée, je pense que les uns et les autres renoncent à avoir plusieurs casquettes. Ce qui dérange dans la Fnsea, c'est son penchant hégémonique qui risque d'étouffer un débat nécessaire, indispensable pour faire avancer la cause de tous. Prenez l'exemple de la réponse face à la sécheresse qui nous menace. Cela devrait être l'occasion de mettre les divisions au vestiaire. |
Question de "Ttitouan27 " Sous l 'égide de l'actuel président nous avons connu la naissance du grenelle de l'environnement et tout ce qui s'en suit. Ecophyto 2018 etc. Le G20 agricole a donner lieu a d autres propos qui ne sembe pas aller en adéquation avec le reste. Quelle est la vision et l'orientation que souhaite donner chaque candidat a l'agriculture ? |
Karel Vereycken: Jacques Cheminade veut définir un horizon pour toutes les agricultures qui faut mobiliser pour relever le défi de nourrir au moins 9 milliards d'hommes en 2050. C'est en premier lieu un secteur à haute intensité capitalistique et ensuite un secteur de production biologique qui doit être valorisé grâce aux labels et aux appellations d'origine contrôlée. Ce n'est pas le moment d'appliquer d'une façon dogmatique le principe de précaution qui n'aurait jamais dû figurer dans la constitution. |
Question de "Sylvain 57 " Comment pensez vous qu'il soit possible de produire de la viande au cours de l'amérique latine, du lait au cours de l'océanie et des céréales au cours de l'europe de l'est en ayant des charges françaises et des contraintes environnementales qui nous obligent à laver plus vert que vert ? |
Karel Vereycken: Nous refutons totalement l'idée de la concurrence de toutes les agricultures du monde, dont la productivité varie de 1 à 1.000. La politique agricole commune, dans ses principes fondateurs est un modèle pour organiser de grands ensemble régionaux, à l'échelle planétaire, permettant d'offrir une sécurité alimentaire à ceux qui en ont besoin. Il est suicidaire de chercher à être compétitif financièrement et à court terme avec un "esclave". Le prétexte environnemental cache souvent une guerre sans merci des fanatiques du libre-échange. |
Question de "Vince " Nos ministres actuels nous promettent d'interdire les ogm. Conséquence, la France entretient une hypocrisie puisqu'on en importe tous les jours pour nourrir nos animaux. Quelle est votre position? |
Karel Vereycken: Lors de son allocution devant la Convention sur les territoires, organisée par la Fnsea à Montpellier, Jacques Cheminade a clairement indiqué que l'avenir de l'agriculture française passe par l'innovation et un effort considérable de rattrapage dans le domaine des Ogm qui ne faut pas laisser dans les mains de cartels privés. Monsanto investit un million de dollars par jour alors que la recherche publique française n'investit que 40 millions de dollars en trois ans... La science n'est ni bonne ni mauvaise en soi, tout dépend de l'usage qu'on en fait. |
Question de "Michel14 " Partout, nous lisons (et constatons) que nous consommons deux fois plus de foncier que les allemands. On nous demande de produire plus alors que nous avons toujours moins de terre pour y parvenir. Que proposez-vous pour arrêter la création de zones commerciales toujours plus grandes, zones artisanales qui sont souvent peu exploitées? |
Karel Vereycken: D'abord il faut repenser les villes et ramener des activités dans les centres au lieu de les laisser "champignonner" dans les grandes périphéries. Je pense qu'il existe des alternatives à l'artificialisation des terres. J'estime que les jachères ne sont plus justifiées et que, comme toujours, grâce à l'innovation et les biotechnologies, nous réussirons à produire plus sur des surfaces moindres et garantir la souveraineté alimentaire de l'Union européenne et plus. |
Question de "Jeanbon " En 2010, la conféderation paysanne a demandé à être représenté dans l'interprofession laitière. Certains syndicalistes ont même fait une grève de la faim. Êtes vous pour modifier les règles pour que tous les syndicats participent aux interprofessions. |
Karel Vereycken: Oui. La grève du lait a montré que trop souvent, les grands syndicats se plient à la volonté des cartels agroalimentaires et les banques qui les dominent. Il est donc grand temps de former une alliance entre producteurs, consommateurs et toutes les organisations professionnelles pour mettre l'argent au service de la production, et non des cartels pour qui la production n'est qu'un moyen de générer des produits financiers juteux. |
Question de "Séverine " Avec la mondialisation, je ne parviens pas à m’en sortir. En sortant de l’euro, est-ce que j’aurais des prix plus rémunérateurs ? J'ai une petite exploitation laitière. |
Karel Vereycken: Dans l'euro ou hors de l'euro, ce qui compte,c'est d'organiser, en mettant de l'ordre dans le système monétaire international, des marchés solvables pour les productions de tous. Ajoutons à cela la nécessité impérative d'outils de régulation forts permettant d'offrir de la visibilité sur les revenus par des prix garantis, et une lutte sans merci contre la spéculation sur ce que l'on mange. |
Question de "21lecas " Céréalier en Bourgogne, est-il normal qu’il faille bientôt payer des taxes sur mes semences fermières aux obtenteurs de semences ? |
Karel Vereycken: Je n'ai jamais compris pourquoi nous avions laissé breveté le vivant plutôt que breveté une technique. |
Question de "Legers " Les prix du soja et des carburants n’ont jamais été aussi élevés. N’est-il pas temps que l’on produise davantage de protéines végétales ? |
Karel Vereycken: L'accord de Blairhouse en 1973 n'aurait jamais dû être accepté. Je n'exclus pas, et l'Etat me l'autorise, de bloquer le prix des carburants pendant six mois. Dans un retour à la préférence communautaire, il n'est que logique qu'on satisfasse nos propres besoins par nos propres productions, l'exportation étant surtout réservée aux excédents. |
Question de "Edouardpicard " Le G20 agricole n’est-il pas un premier pas vers la constitution du nouvel ordre financier et monétaire international que vous prodiguez dans votre programme ? |
Karel Vereycken: Nicolas Sarkozy a fait naître un espoir qu'il allait défendre une vraie vision lors du G20 agricole. Au final, rien n'en est sorti. Dans l'urgence, n'attendons pas un prochain G20 pour créer des stocks physiques de denrées alimentaires dans les pays susceptibles de retomber dans des émeutes alimentaires, "re-régulons" les marchés en revenant aux principes fondateurs de la Pac de 1962, et créons un observatoire international permettant d'éviter les émeutes. Si un nouveau G20 agricole pourra faire certaines choses, les principes que Jacques Cheminade défend doivent être au coeur de la future Pac. |
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