Toutes les réponses de Marc Fesneau (Modem) à vos questions

Toutes les réponses de Marc Fesneau (Modem) à vos questions

Pendant une heure, mardi 3 avril 2012 de 20h à 21h, Marc Fesneau, secrétaire général du Modem en charge des questions agricoles, était la voix de François Bayrou pour répondre à vos questions sur le programme agricole du candidat centriste. Retrouvez toutes les réponses qu’il a apportées pendant ce tchat.

Marc Fesneau (à droite), secrétaire général du Modem, était la voix du candidat centriste François Bayrou pour répondre aux questions des agriculteurs.
Marc Fesneau (à droite), secrétaire général du Modem,
était la voix du candidat centriste François Bayrou pour répondre
aux questions des agriculteurs. (© DR)
A cet exercice proposé à tous les candidats à la présidentielle 2012, le représentant de François Bayrou succède à Antoine Herth, secrétaire national de l’Ump, Ambroise Mazal, expert des questions agricoles auprès de Jean-Luc Mélenchon, Corinne Lepage, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan.

Politique agricole commune, production biologique, biocarburants, Ogm, développement des territoires, régulation des prix, place de la France sur l’échiquier agricole mondial… Retrouvez ci-dessous les réponses que le Modem a apporté, en direct, aux questions des terrenautes.

Retrouvez aussi prochainement, l'interview vidéo exclusive de Marc Fesneau, secrétaire général du Modem, ainsi que les réponses aux questions auxquelles il n'a pas eu le temps de donner pendant le tchat, tel qu'il s'y est engagé à l'issue du tchat. 

Au QG de campagne de François Bayrou, Marc Fesneau a répondu en direct aux nombreuses questions des agriculteurs.
Au QG de campagne de François Bayrou, Marc Fesneau a répondu en direct aux nombreuses questions des agriculteurs. (© Terre-net Média)

 

Question de Michel14: Partout, nous lisons (et constatons) que nous consommons deux fois plus de foncier que les allemands. On nous demande de produire plus alors que nous avons toujours moins de terre pour y parvenir. Que proposez-vous pour arrêter la création de zones commerciales toujours plus grandes, zones artisanales qui sont souvent peu exploitées?

Marc Fesneau: Un: la mutualisation des espaces. Par exemple: quand vous créez des zones commerciales, on s'étonne que chaque enseigne dispose de son propre parking, généralement surdimentionné.

Deux: il faut que les élus que nous sommes, n'aient pas une vision grandiose des aménagements (rond-points, éclairages..) mais une vision économe de l'espace.

Trois: il faut arrêter d'aménager des zones artisanales, commerciales ou industrielles sans avoir la demande.

Quatre: il faut arrêter de construire sur des terres agricoles sur des terres éloignées des centres-villes au seul motif que le prix du foncier y est moins élevé. C'est donc dans les espaces urbains qu'il faut reconquérir des espaces d'urbanisation et non pas en périphérie.

Question de Mono44: Quand les politiques réagiront-ils face à la délocalisation des productions de certaines régions vers d'autres en appauvrissant les premières et rendant les secondes dépendantes d'un système productif les condamnant à travailler toujours plus pour gagner moins ?

Marc Fesneau: C'est une question qui dépasse l'agriculture puisqu'elle concerne toutes les productions. C'est pour cela que nous nous battons pour que la France et l'Europe puisse reconquérir leurs marchés intérieurs. Les distorsions de concurrence ne servent ni les pays riches ni les pays plus pauvres. Elles ne servent que ceux qui cherchent à trouver des marges toujours plus grandes.

Question de Ttitouan27: Sous l 'égide de l'actuel président nous avons connu la naissance du grenelle de l'environnement et tout ce qui s'en suit. Ecophyto 2018  etc. Le G20 agricole a donner lieu a d autres propos qui ne sembe pas aller en adéquation avec le reste. Quelle est la vision et l'orientation  que souhaite donner chaque candidat a l'agriculture ?

Marc Fesneau: C'est sans doute tout le problème du Grenelle de l'environnement. On a orienté la politique agricole comme si nous étions seuls au monde. Or il devrait y avoir un objectif de faire partager les objectifs louables du Grenelle à l'échelle au moins européenne. Sinon, nous prenons le risque de nous retrouver seuls à porter ce message et de creuser encore plus l'écart de compétitivité. Comme pour la régulation de la finance, ce sont des décisions qui doivent être partagée sur de grandes échelles.

Question de Sylvain 57: Comment pensez vous qu'il soit possible de produire de la viande au cours de l'amérique latine, du lait au cours de l'océanie et des céréales au cours de l'europe de l'est en ayant des charges françaises et des contraintes environnementales qui nous obligent à laver plus vert que vert ?

Marc Fesneau: Ce n'est tout simplement pas possible. C'est pour cela qu'il faut réfléchir à de grands ensembles (régions) agricoles pour limiter les distorsions de concurrence. Cela n'explique pas pour autant que nous avons perdu en compétitivité au sein de l'Europe. C'est notre modèle français qui est spécifiquement en cause. A cela plusieurs explications: l'absence de véritable stratégie industrielle et économique, la course éffrénée aux normes et aux réglementations franco-françaises, l'absence de structuration des filières.

Question de "moutte ":  Que pensez-vous de " La Mafia " des SAFER en parfaite fusion avec L'ADASEA et avec les Syndicats des Puissants ( FNSEA et CDJA ...etc ) qui empèchent TOUTE INSTALLATION d'un Jeune qui sort d'Une Ecole d'Agronomie ...sauf si celui-ci à des Ressources bien entendu ?...je ne parle pas des BANQUES qui préfèrent INVESTIR en UKRAINE plutot que sur UN JEUNE FRANCAIS CAPABLE . Et enfin ...comment comptez-vous procéder pour STOPPER cette GANGRENE MAFIEUSE ?...sous-entendu , à moins que vous vous complaisiez dans cette situation , alors dans ce cas , vous contribueriez à continuer LA DESTRUCTION du tissus Rural ...destruction qui a trop duré depuis 30 ans !.... Les SAFER ne devraient plus EXISTER , elles ont trop fait de mal à notre société . Elles sont devenues des Agents DOMINATEURS de l'IMMOBILIER et du DROIT à la LIBERTE de TRANSMISSION agricole , avec des ENVELOPPES en LIQUIDITE pour les arroser , on peux obtenir TOUT avec les SAFER !.....c'est une HONTE !....il n'y a pas que chez BERLUSCONI que la MAFIA fonctionne , ici aussi !....alors ne critiquons pas les ITALIENS ou les RUSSES ....nous ne valons pas plus cher ! D'autre part , à l'entrée des Lycées Agricoles ...on ferait mieux d'y afficher ceci ouvertement , plutot que de faire " rèver " des jeunes : " N'entrez pas dans ces Formations si vous n'etes pas FILS de RICHE " car vous n'aurez AUCUNE CHANCE de vous installer un jour !.....VOILA notre BELLE et SALE FRANCE ou elle en est aujourd'hui !.....ah !....c'est du propre !...

Marc Fesneau: Je pense qu'il faut redéfinir le rôle et les missions des Safer, en leur demandant de s'équilibrer financièrement, peut-être les a-t-on éloignées de leur mission première, celle de faciliter l'installation d'agriculteurs. Sans doute avez-vous été confrontés personnellement à des difficultés. Je ne crois pas en l'organisation d'un système mafieux dans ce domaine, mais je crois qu'il ne fonctionne plus correctement puisqu'il ne répond plus, dans un certain nombre de cas, aux demandes d'installation de jeunes.

Question de "Pviallet " L'activité agricole en général, à beaucoup changée ces dernières années : crise en tout genre, grossissement des exploit, fluctuation des cours des produits, coût de la main d'oeuvre, lourdeur des investissements, difficultés de cession et d'installation ....etc çes sujets, nous amènent à nous poser la question sur la fiscalité agricole en général qui ne semble plus adaptée au modèle économique actuel de nos exploitations. Cette fiscalité n'a pas subie de réforme en profondeur depuis plus de 30 ans. Il est vital de faire évoluer cette fiscalité pour adapter nos outils vers de lac diversification : production d'énergie, prestation de service, participation financière...etc...et surtout fiscalite pourve compte de l'exploitant uniquement l'argent prélevé. Pouvez vous me répondre si dans votre programme économique dédié à l'agriculture, vous prévoyez une réforme de nos systèmes fiscaux ? Bien à vous P Viallet.

Marc Fesneau: Première chose: avant de modifier le système fiscal agricole, il faut s'assurer que ça ne risque pas de ne pas faire rentrer l'agriculture dans la fiscalité de droit commun. C'est une activité qui a ses propres contraintes, ses propres fonctionnements et c'est normal qu'il y ait une fiscalité adaptée (ex: fiscalité forestière).

Ce qu'il faudrait mieux prendre en compte, ce sont les nouveaux champs économiques explorés par l'agriculture: prestations de services, énergie... C'est avec les agriculteurs qu'il faut remettre à plat dans le temps cette fiscalité. Parce qu'il faut vous laisser le temps de vous y adapter.

Question de "DESESPERANT " On parle beaucoup de la petite retraite des agriculuteurs en effet pour 5 ans de salariés mon conjoint va toucher 50 euros pour 30 ans de conjoint 230 euros. Pensez vous qu'il serait tant de réduire la tranche du calcul de la cotisation en effet en dessous de 5 000 euros contribution minima et de 5000 a 30 000 tranche dans laquelle sont la majorité des agriculteurs calcul a minima au dessus de 30 000 e la retraite passe a 1 300 euros ?

Marc Fesneau: La question que vous posez est celle du niveau des retraites agricoles. Comme vous le savez peut-être, François Bayrou est très sensible à cette question. Peut-être paye-t-on le fait que le système de retraite agricole soit un système spécifique non intégré au régime général. S'il est bien une activité pour laquelle il y a une injustice, c'est bien l'agriculture. Il faudra, à un moment, que la solidarité nationale puisse jouer.

Question de "escatien " priviligerez vous les grosses entreprises ou les exploitants ne sont que des exploités !ou reviendrez vous a l'exploitation famillale avec une agriculture résonné et débarrassé de toute paperasse !

Marc Fesneau: Nous sommes attachés au modèle de l'agriculture familiale parce qu'il permet de conserver l'indépendance de l'exploitant agricole et permet de maintenir un tissu d'exploitations garantes de l'occupation du territoire. Il y a un risque réel à la fois de concentration des exploitations qui dépendraient plus d'actionnaires que de chefs d'entreprise et qui seraient tellement intégrées aux filières aval qu'elles en perdraient leur indépendance. Sur la question de la paperrasserie, cela fait des années que le monde agricole réclame une simplification tant des formulaires de demande d'aides que des contrôles. Cela dépend uniquement de la volonté politique et de la volonté d'imposer aux administrations d'imposer cette simplification. C'est bien un "Made in France " dont nous nous serions bien passé.

Question de "vince " Bonjour, je m'appelle Vincent Canis, j'ai 29 ans, je suis fils d'agriculteur et je compte m'installé dans les années avenir, mais il y a plusieurs questions qui me chiffonne, que comptez vous faire pour lutter contre les expropriation abusive des terres agricoles pour soit y faire des zone d'activité légères et un quasiment plus de la moitié de la surface exproprié est gaspillé, comme pour y mettre des broussaille soit sa est laissé complètement en friche puis sa fini par devenir une décharge sauvage, alors que comptez vous faire face à cela ? !!!! et aussi pour réduire les charges MSA et le prix du carburant pour les exploitation agricole ?

Marc Fesneau: Votre question me permet de parler d'installation en agriculture.

Un: il n'y aura pas d'installations si il n'y a pas de viabilité économique. Par exemple, on a quasiment pas installé de jeunes depuis des années en système ovin du fait de la crise de cette filière.

Deux: il faut que les exploitations agricoles soient transmissibles, c'est-à-dire qu'elles n'atteignent pas une taille qui fasse que les capitaux nécessaires à mobiliser soient hors de portée d'un individu seul.

Trois: Et vous avez raison. Il faut détendre la pression foncière. Cela veut dire qu'il faut contraindre plus les collectivités locales dans leurs documents d'urbanisme, à maîtriser leur consommation d'espaces agricoles, et à ne pas faire des terres agricoles la variable d'ajustement de leur politique urbaine.

Sur les charges en général,je ne veux pas vous faire de fausses promesses, en particulier sur le carburant. Malheureusement, nous n'avons pas les moyens financiers d'allléger de façon significative ces charges. Et en tout état de cause, il faut se préparer à un prix du carburant de plus en plus cher. Cela passe par un appui auprès des agriculteurs à la modification des pratiques pour réduire les consommations. Cela passe aussi par une politique de recherche plus forte en particulier en matière de matériels agricoles.

Question de "augustin43 " Les couverts deviennent aussi obligatoires avant les labours au 15 Novembre donc plus de possibilité de travailler les sols en inter-culture et des frais énormes en plus avec pollution car cela va nécessiter deux passages en plus semis plus broyage pour enfin tenter de labourer à partir du 15 Novembre. Si l'année est pluvieuse les conditions pour labourer seront mauvaises avec patinage et donc sur-consommation de fuel !!! nous marchons sur la tête Monsieur Bayrou que comtez-vous faire pour libérer les agriculteurs de ces contraintes aberrantes

Marc Fesneau: Vous posez tout simplement la question du fossé qu'il y a entre des règles édictées par des administrations et la réalité que vous vivez sur le terrain. Il y a besoin de règles pour mieux prendre en compte ce que vous faites déjà, en grande partie, les contraintes environnementales, mais il y aurait aussi besoin d'évaluer ces règles pour vérifier qu'elles ne produisent pas l'effet inverse de celui escompté.

Question de "jcricri67 " Bonjour j'aimerai savoir comment se positionne le modem et son president/ l'agriculture biologique et / ogm merci pour votre reponse Cordialement

Marc Fesneau: Il faut encourager le développement de l'agriculture biologique. L'objectif de 20% permet de fixer un seuil. Il faut en même temps pas opposer les systèmes puisque la plupart des agriculteurs biologiques étaient en agriculture conventionnelle. Nous croyons beaucoup à l'incitation en ce domaine. Pour les Ogm, c'est un domaine pour lequel le principe de précaution doit s'imposer. Ce qui ne doit pas non plus nous exonérer de la recherche publique.

Question de "papy " Bonjour Mr BAYROU, J' énonce le problème: Actuellement, j' ai 200 brebis allaitantes, je fais de l' agneau de très bonne qualité, nourris avec des aliments de qualité, donc en ce moment , ils sont très chers ( prix multiplié par 2 depuis 2006). Vu la qualité des carcasses( élite) , j' ai très peu de résultats en terme de prolificité (1 agneau par brebis ). Les charges de structures ( charges MSA et assurances ) ont doublées en 7 à 8 années. L' agneau que je vend, m' est payé le même prix qu' il y a 12 ou 14 ans . Ma question est très simple. Que pensez vous faire pour remédier à cette situation car je n' ai plus confiance au président sortant. Je me demande pour ma part, puisque la qualité ne paye pas, si je ne devrait pas revenir à une qualité de carcasse très médiocre, nourris avec des déchets industriels ( la qualité gustative ne sera plus au rendez-vous. PS: je suis en "label" et je respecte 4 cahiers des charges!!!!

Marc Fesneau: Votre situation résume parfaitement la situation incroyable dans laquelle se trouve l'agriculture. Tant qu'on se trouvera dans une logique non seulement de prix bas mais plus grave encore, de prix inférieurs aux coûts de production, les efforts en termes de qualité et d'environnement de la part des agriculteurs ne pourront pas être reconnus. François Bayrou a récemment indiqué qu'il ne fallait pas oublier l'objectif d'une rémunération par les prix qui devrait être, comme pour tous les autres secteurs de l'économie, la règle en agriculture. C'est la responsabilité des pouvoirs publics, de la grande distribution mais aussi des consommateurs.

Question de de "Henry Lionel " Allez vous enfin mettre des cours de culture bio dans les programmes des lycées agricole?

Marc Fesneau: A ma connaissance, il y a certains lycées agricoles qui dispensent des cours en production biologique. Si tel n'était pas le cas, il faudrait effectivement renforcer, dans l'enseignement agricole, cette voie.

Question de "montagnard " bonjour monsieur BAYROU je n:ai toujours pas trouve mon candidat!!!!se sera celui qui s:engagera pour sauver l:exode rural celui qui se battra au cote de tout les acteurs ruraux qui empechera la fermeture des ecoles et la fermeture de nos services publics dans nos campagnes et dans nos montagnes mais d:abord si vous etes elu je voudrai connaitre votre position sur les dossiers des predateurs dans nos zones d:elevage????MERCI

Marc Fesneau: Je suis moi-même élu rural. Et je partage totalement votre avis sur la disparition des services publics. Il y a une obligation de l'Etat de maintenir un minimum de service public qui permette de maintenir des populations et de développer des activités économiques. Il y a aussi une obligation des grandes collectivités d'aider au maintien de ces services.

Le monde rural a des atouts d'avenir. Je pense à l'enjeu alimentaire, à l'enjeu énergétique. Et puis nous détenons un bien qui va devenir précieux: l'espace. C'est à nous aussi, acteurs du monde rural, d'essayer de développer des initiatives. Sur la question des prédateurs, si l'on peut partager l'objectif de maintenir le maximum de biodiversité, y compris animale, il faut aussi savoir accepter que certains de nos espaces ne peuvent plus héberger certaines espèces. Les infrastructures, les activités humaines rendent incompatibles la réimplantation, dans certains territoires, de grands prédateurs. On voit parfois des initiatives qui tendent à essayer de maintenir des populations alors que les biotopes ne le permettent plus.

C'est comme cela qu'il faut aborder le sujet. Si nous pouvions retrouver la biodiversité d'il y a deux ou trois siècles, ce serait précieux, mais il faut aussi prendre acte que des activités humaines y sont implantées et qu'il faut faire en sorte qu'elles puissent continuer à s'y développer.

Question de "dav " nous, agriculteurs, avons developpé la production d'ethanol, le carburant issue du pétrole augmente, seriez vous d'accord pour developper le reseau de distribution d'ethanol à la pompe et encourager la production de véhucule "flex fuel"?

Marc Fesneau: Sur les biocarburants, notre position est simple: il ne faut pas que le développement des biocarburants conduise, comme dans un certain nombre de pays, à délaisser la fonction première d'alimentation de l'agriculture au profit de la fonction énergie. Cela a des effets extrêmement dangereux sur la stabilité des marchés. Pour nous le développement des biocarburants peut être un outil intéressant de régulation de l'offre, c'est-à-dire pour amortir les années de surproduction et garantir aux agriculteurs un débouché dans ces années-là.

Question de "blk40 " Depuis la flambée des cours des mat.premières, la marge des éleveurs est laminée alors que les céréaliers bénéficient des cours élevés tout en bénéficiant de la PAC.Jusqu'à quand durera cette iniquité ?

Marc Fesneau: La première question que cela pose, c'est la justification des aides quand les prix sont élevés. Puisque les aides sont une compensation d'un prix artificiellement bas.

Deuxièmement, les céréaliers ne sont pas responsables de la spéculation sur les matières premières agricoles. C'est donc à la spéculation qu'il faut s'attaquer pour éviter que, pour des motifs faux, un certain nombre d'opérateurs s'enrichissent sur le dos d'une partie des agriculteurs.

Question de "fourmis " Votre programme est axé sur le produire en France. En ce qui concerne l'agriculture comment pensez vous le mettre en pratique sachant que l'on importe des denrées alimentaires n'ayant pas les mêmes contraintes de production ( cahier des charges, environnement, social , fiscal etc ...) et donc à prix cassé ? ( ex tomate - fraise marocaine )

Marc Fesneau: Première chose. Il y a la concurrence intraeuropéenne. Tant en termes environnementaux et sociaux, c'est une concurrence que nous considérons comme déloyale. Prenons l'exemple de l'environnement. François Bayrou considère qu'il n'est plus acceptable de faire rentrer dans nos supermarchés des aliments, en particulier des fruits et légumes, qui subissent des traitements avec des produits interdits en France et pourtant autorisés dans d'autres pays européens. ça veut dire qu'il faut une harmonisation par le haut des distorsions de concurrence intracommunautaires.

Deuxièmement, ça ne nous exonère pas pour autant d'avoir une véritable politique de filière. Pour ne citer qu'un exemple, le renforcement des organisations de producteurs nous paraît un élément important d'une meilleure compétitivité de la ferme France.

Troisième chose qui rejoint la deuxième: il faut une transparence sur les marges. Globalement, on voit que l'inégalité de répartition entre l'amont et l'aval qui explique l'essentiel du recul de la production française.

  

 

 


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