« Je conseille de ne pas laisser le veau plus de 3-4 heures avec sa mères afin d’éviter que la vache et l’environnement aient le temps de contaminer le nouveau-né, explique Romain Lalouelle. De plus cela permet de mieux gérer la quantité de colostrum ingéré ». (© Terre-net Média)
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« I l faut prendre soin d’apporter l’équivalent de 10 % du poids du veau en colostrum , soit environ 3 x 1,5 litre durant les 24 premières heures de vie , recommande Florian Seninck du Gds de la Manche. Le veau doit avoir bu au moins 1 ,5 litre durant les deux heures qui suivent le vêlage. Quitte à utiliser une sonde, si le veau ne veut pas boire ».
Le colostrum est le meilleur moyen de lutte contre les microbes extérieurs. Ce lait de la première traite est très riche en anticorps, en protéines, en matière grasse et en vitamine. Les anticorps maternel ne traversent pas la barrière placentaire durant la gestation. « Il faut agir vite car le tube digestif du nouveau-né est particulièrement perméable au colostrum, il absorbe très bien les anticorps durant les 24 premières heures de la vie. Plus le temps passe, moins les anticorps seront assimilés », poursuit Romain Lalouelle du Conseil Elevage de la Manche. Passé ces 24 premières heures les anticorps contenus dans le colostrum sont toujours nécessaires car ils assurent une immunité locale. « Je recommande de donner ensuite 2 litres du lait des premières traites pendant les premiers jours ».
Le colostrum de la première traite est le meilleur. Au fil des heures la qualité se dégrade rapidement. D’après le Gds, le colostrum a perdu 50 % de son efficacité dans les 12 heures qui suivent le vêlage et devient nulle après 36 heures. Le colostrum a également un rôle énergétique et laxatif, ce qui permet au veau d’éliminer du méconium (premières selles liées à l’ingurgitation de liquide amniotique).
Congeler le colostrum des multipares
Le pèse-colostrum et le réfractomètre permettent de contrôler la qualité. Plus la densité du colostrum est élevée, plus la concentration en anticorps est importante. (© DR) |
Le colostrum des primipares est connu pour être de moins bonne qualité que celui des multipares. De même, « chez les vaches haute productrices, la qualité est généralement moins bonne » , note Florian Seninck du Gds. Mieux vaut écarter les vaches avec des cellules ou ayant reçu des antibiotiques récemment.
Le Gds conseille de faire une banque de colostrum en conservant ceux de meilleure qualité. « C’est utile pour les veaux de génisses, les mères avec peu ou pas de colostrum, en cas de vêlage difficile (césarienne, renversement de matrice), ou lorsque la vache a perdu son lait avant le vêlage ». Les anticorps résistent bien à la congélation et le colostrum peut être conservé 6 mois à un an en bouteille de 1,5 litre ou dans des poches à colostrum en prenant soin d’y écrire la date et le numéro de la vache. La décongélation peut se faire au bain marie à moins de 50°C ou au micro-ondes. « Attention, dans ce cas il faut que le micro-ondes soit en mode ‘décongélation’ », prévient Romain Lalouelle.
S’il y a du sang dans le colostrum
La qualité du colostrum peut être améliorée en prenant soin de la complémentation minérale et vitaminique des vaches en gestation. L’état sanitaire devra être surveillé, notamment concernant les infestations de douve du foie. D’après le Gds, « la vaccination des mères renforce la quantité d’anticorps spécifiques du colostrum. Mais elle n’est efficace que si la prise de colostrum est bien contrôlée ». Par contre, « la vaccination n’est pas efficace du tout en présence de virus (coronavirus, rotavirus) ou de certains colibacilles », précise le Gds. Le protocol de vaccination doit être établi avec les conseils du vétérinaire.
Pour Romain Lalouelle du Conseil Elevage de la Manche, « le colostrum doit avoir l’aspect d’une crème anglaise. S’il contient du sang , il faut le laisser reposer dans un verre pendant un quart d’heure puis observer : si le sang s’est déposé au fond, le colotrum est bon. Si le sang reste dispersé, c’est qu’il doit y avoir une infection et le colostrum risque alors de ne pas garantir l’immunité du veau ».
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