 Les Etats-Unis maintiennent pour le moment leur embargo sur la viande bovine européenne. (© Terre-net Média)
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L'Union européenne a interdit en 1988, pour des raisons sanitaires, les importations de viande bovine issue d'animaux traités aux hormones de croissance. En rétorsion, les Etats-Unis et le Canada, avec l'aval de l'Organisation mondiale du commerce (Omc), ont imposé en 1999 des sanctions douanières sur de nombreux produits européens, dont le roquefort, pour un montant annuel de 116,8 millions de dollars américains et 11,3 millions de dollars canadiens. Outre le roquefort, étaient concernés des produits aussi divers que le chocolat, les échalotes, la moutarde, les truffes, les pains grillés, les jus, les confitures ou les soupes.
« Une victoire du respect des consommateurs européens »
Le règlement adopté mercredi à une large majorité par le Parlement européen (650 pour, 11 contre et 11 abstentions) prévoit une augmentation de 25.000 tonnes par an du contingent de viande de boeuf sans hormone déjà susceptible d'être exportée par les Etats-Unis en Europe, et de 3.200 tonnes pour le Canada. Cette hausse correspond à « 0,36 % de la totalité du marché de la viande de boeuf et de veau de l'Union », selon la Commission de l'agriculture et du développement rural du Parlement européen. Le vote des députés avalise des accords signés par l'UE avec les Etats-Unis en 2009 et le Canada en 2011. Dans une première phase, Bruxelles a autorisé l'importation en provenance des Etats-Unis de 20.000 tonnes supplémentaires par an de viande bovine de haute qualité, en échange d'une levée partielle des sanctions américaines. Les Etats-Unis et le Canada ont déjà mis en oeuvre leurs engagements et levé toutes les surtaxes douanières en 2011.
« Les instances européennes poursuivent leur travail de démolition de l’élevage bovin-viande » (Fnb)
Vive réaction de la Fnb après avoir pris note de l'accord commercial UE/Etats-Unis. Selon la section spécialisée de la Fnsea, « ce contingent, dont la Commission et le Parlement minimisent l’ampleur en volume réel et en impact sur le marché, s’inscrit dans une logique délibérée d’abandon du secteur ». « Jusqu’à quand ces instances communautaires laisseront-elles entrer des produits concurrents qui ne respectent en aucun cas les mêmes standarts de production (feed-lots, …) et de traitement, ainsi qu’en témoigne entre autres la demande américaine de « décontamination à l’acide lactique » ? N’est-ce pas d’autre part une aberration d’ouvrir le marché à des viandes américaines qualifiées « de haute qualité » alors que la France notamment dispose d’un cheptel de races à viande unanimement reconnu par les consommateurs ? » (FH)
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Pour le député européen Verts José Bové, la conclusion de l'accord est une «
belle victoire ». «
Le litige est clos sans que l'Union européenne ait eu besoin de modifier les standards sanitaires qu'elle applique en interne pour protéger ses consommateurs », a-t-il souligné. Le Français, à la pointe du combat contre l'importation de
boeuf aux hormones, avait notamment organisé en 1999 avec d'autres militants de la Confédération paysanne le «
démontage » du restaurant McDonald's de Millau (sud-ouest de la France) pour protester contre la décision de l'Omc d'autoriser les sanctions américaines. «
C'est une victoire de la diplomatie européenne, mais c'est surtout une victoire du respect des consommateurs européens », s'est félicitée la délégation française du Parti populaire européen (Ppe, conservateurs).
L'embargo sur la viande bovine européenne maintenu
Le règlement de ce litige devenait d'autant plus pressant que Washington avait engagé une réforme du régime de sanctions, qui aurait fait grimper leur coût pour les importateurs européens. D'autres contentieux liés à la viande bovine attendent toujours d'être résolus: les Etats-Unis maintiennent leur embargo sur la viande bovine européenne décidé lors de la crise de la vache folle, alors même que cette maladie a disparu du continent. La rapporteur du texte adopté mercredi à Strasbourg, Godelieve Quisthoudt-Rowohl, a dénoncé une interdiction « inacceptable », tout en faisant état de progrès sur ce dossier, avec la publication vendredi par les autorités américaines d'un projet de norme sur le sujet.
Les Etats-Unis attendent pour leur part que l'UE autorise le traitement des carcasses et découpes de boeuf à l'acide lactique. Plusieurs pays dont la France s'opposent à cette pratique. Un accord pourrait être trouvé grâce à un étiquetage pour informer les consommateurs, a-t-on indiqué de source européenne.
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