 Marine Le Pen, présidente du FN et candidate à l'élection présidentielle 2012, est favorable à la nationalisation de la Pac. (© Front national)
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Au lendemain d'un appel pressant aux élus pour obtenir la cinquantaine de signatures manquantes pour se présenter à l'Elysée, la leader frontiste espérait donner l'image la plus positive possible de ses heures passées au milieu des animaux et des produits du terroir.
L'objectif a été atteint, d'une part grâce aux sympathisants frontistes qui ont multiplié les "Marine présidente" en suivant la cohue de journalistes et de gardes du corps entourant la candidate, mais aussi grâce à des réactions de soutien spontanées des visiteurs.
Pour Michèle, une retraitée de 60 ans des Landes, « c'est plus par curiosité » qu'elle a photographié, comme beaucoup d'autres, Marine Le Pen à son passage. « Je ne pense pas voter pour elle, mais elle doit pouvoir se présenter », a-t-elle ajouté.
Echange « musclé » avec Interbev
Arrivée un peu après 10 heures, Marine Le Pen a immédiatement appelé à « ouvrir le cahier de doléances de la ruralité et de l'agriculture », deux mots qu'elle a accolés tout au long de sa visite. « Les producteurs de lait ont des problèmes, les producteurs de fruits et légumes ont des problèmes, l'élevage de montagne a des problèmes. Le seul secteur qui se porte bien, c'est la grande distribution », sa grande ennemie, a assuré la présidente du FN. Elle s'est dite favorable à « la nationalisation de la Pac », la politique agricole commune. « Plutôt que l'argent passe par Bruxelles pour être redistribué par des technocrates, qu'il soit directement distribué par le gouvernement français », a-t-elle déclaré. Selon elle, la fin de la Pac, dont la France est l'un des premiers pays bénéficiaires, ne serait pas synonyme de sortie de l'Union européenne.
Souriante, à l'écoute, la présidente du parti d'extrême droite s'est montrée à l'aise avec les éleveurs et leurs bêtes, lors d'une visite initialement prévue pour durer six heures. Mais, arrivés au stand de l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), les journalistes ont tous été priés de rester à l'écart. Jeudi encore, l'Interbev, qui regroupe 13 organisations, a accusé Marine Le Pen de prendre « en otage » la filière viande et de « désinformer » en affirmant que toute la viande distribuée en Ile-de-France est halal, à l'insu du consommateur.
Selon Dominique Langlois, président de l'Interbev, l'échange a été « musclé ». Marine Le Pen « a maintenu ses chiffres, qui sont faux. L'abattage en Ile-de-France, c'est 4.000 tonnes par an, pour une consommation de 250.000 tonnes », a-t-il réaffirmé. Marine Le Pen n'a aucun regret. « Je dis que toute la viande vendue en Ile-de-France est suspecte d'être halal (...) à partir du moment où je ne sais pas ce qui est halal ou ce qui ne l'est pas, je considère que 100 % peut être halal ». La présidente du FN s'est félicitée d'avoir eu des échanges beaucoup plus faciles avec les bouchers franciliens, qui ont réclamé davantage de transparence par rapport à l'abattage rituel.
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