
Indésirable pour les éleveurs et les politiques, inévitable selon les experts: la découverte récente de la présence d'un deuxième loup dans le massif des Vosges relance la polémique sur la prolifération de l'espèce.
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Depuis, plus de 135 bêtes - dont un poulain - ont péri, au grand dam des agriculteurs qui craignent que le canis lupus ne se reproduise. Février-mars est précisément la période de rut, avant la naissance d'une éventuelle portée en mai. « Le loup est un fléau pour la production ovine », martèle la Fédération départementale des syndicats exploitants agricoles (Fdsea). Le porte-parole des éleveurs victimes des attaques, Jean-Yves Poirot, réclame « des tirs de défense et plus seulement d'effarouchement ».
Augmenter les prélèvements
Depuis octobre, le préfet des Vosges a en effet autorisé des tirs dissuasifs, censés effrayer l'animal. Les éleveurs sont soutenus par le député des Vosges François Vannson (Ump), qui souhaite faire augmenter le nombre de prélèvements annuels de loups autorisés. « Actuellement, sur l'ensemble du territoire national, on en a droit à six. Nous en voudrions deux supplémentaires, pour abattre au moins un loup dans les Vosges », affirme l'élu. « Si on l'abat aujourd'hui, il reviendra ».
« Nous ne voulons pas du loup dans le massif. C'est un territoire trop petit, morcelé, sur lequel on ne peut mettre un système de défense comme dans les Alpes. Et l'indemnisation des éleveurs victimes d'attaques n'est pas une solution en soi », souligne l'élu, qui se prévaut « d'un large consensus avec les agriculteurs et les élus locaux ». Son adversaire socialiste aux législatives, Elise Calais, constate que « la population est particulièrement en colère » et se dit aussi « favorable à l'éradication » de l'animal... Comme la quasi-totalité des maires des communes concernées.
Mais pour Alain Laurent, ces discours sont « exactement les mêmes que ceux entendus dans les Alpes il y a 10 ou 15 ans, lors du retour du loup ». « Il faut se mettre en tête que le loup s'installera de lui-même dans les Vosges, explique-t-il. Même si on l'abat aujourd'hui, il reviendra, c'est l'espèce qui s'adapte le mieux au monde à tous les milieux naturels ».
Patou + aide-berger
Outre l'indemnisation des éleveurs, une solution proposée est un aide-berger, qui a surveillé les troupeaux l'été dernier et doit revenir à la mi-mars. Un Patou (chien de montagne de Pyrénées) va également être installé dans deux exploitations, selon Jean-Yves Poirot. « Un chien dangereux », met en garde le député Vannson. « Qui n'a aucune raison de poser davantage de problèmes dans les Vosges qu'ailleurs, par exemple dans les Alpes », rétorque l'Oncfs. Résigné, M. Poirot attend « de voir si le chien va s'adapter ». « De toute façon, on est parti pour avoir le loup durant plusieurs années », prédit-il.
Disparu depuis plus de 80 ans dans les Vosges, le loup y est réapparu en avril 2011. En France, il avait été éradiqué en 1937, avant de se réimplanter naturellement en 1992. L'Oncfs recense 220 individus, essentiellement sur l'arc alpin, mais aussi dans le Massif central et les Pyrénées. Cette espèce protégée progresse de 15 à 20 % par an et étend sa zone de présence vers la moyenne montagne.
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