Nicolas Sarkozy s'invite à la traite des vaches

Nicolas Sarkozy s'invite à la traite des vaches

Avant la visite traditionnelle du Sia, le président de la République, candidat à l’élection présidentielle de 2012, s’est entretenu avec les éleveurs laitiers. Pour les représentants syndicaux, ce salon est aussi le dernier avant les élections des représentants des Chambre d’agriculture de 2013. Mais leurs préoccupations immédiates sont les conséquences de l’ouverture prochaine des interprofessions aux syndicats minoritaires. Certaines devront changer leur mode de fonctionnement.

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Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire
dans les allées du Hall1 devant
les bovins exposés. 
(© Terre-net Média)
Le président de la République a annoncé une surprise par jour depuis son entrée en campagne. Ce samedi 25 février, elle a été réservée aux éleveurs laitiers du Salon international de l’agriculture (Sia) en s’invitant à la traite de leurs vaches exposées, dès 7h30, avant même l’arrivée des forces de l’ordre pour prendre leur poste ! Il a passé trois quarts d’heure dans la salle de traite du Sia et dans le ring attenant où il a fait une pause « casse croute » avec les producteurs présents, très étonnés ! En visite privée, le président  avait auparavant pris soin de mettre la presse à l’écart (excepté Tf1) dont il ne souhaitait la présence qu’à 8h!

Les éleveurs ont apprécié ce moment passé avec le président de la République, selon Denis Rolland de Courcelles-Chaussy en Moselle (à voir sur : Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture 2012 - Terre-net web TV). Il avait gardé un mauvais souvenir de son affront en ne venant en 2010 que la veille de la clôture du Salon parcourir les allées au pas de course.

La légitimité des Cvo reconnues
par le Conseil constitutionnel

A partir de 8h30, Nicolas Sarkozy a visité le Salon de la porte de Versailles pendant plus de trois heures, accompagné par Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, Christian Jacob, président du groupe Ump à l’Assemblée nationale et Xavier Beulin, président de la Fnsea entre autres.

Cette cinquième visite aura été celle d’un président candidat à sa réélection entouré enfin d’une foule de journalistes qui a pu le rejoindre, encore surpris d’avoir été mis à l’écart. Il avait à ses cotés Frédéric Nihous, président de Chasse pèche nature et tradition (Cpnt) qui a renoncé à se présenter à l’élection présidentielle mercredi dernier pour se rallier à Nicolas Sarkozy.

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A 7h30, pause "casse croute" avec les éleveurs venus
faire traire leurs vaches. Seule la présence de Tf1 était
autorisée.(© Terre-net Média)

L’ambiance de l’édition 2012 du Salon de l’Agriculture n’était pas celle des années précédentes avec des éleveurs démoralisés par la conjoncture agricole qui avaient fait part de leur désespoir au président tout au long de sa visite. Cette année, en cette période de crise, l’agriculture est le secteur qui s’en sort le mieux avec un excédent commercial, des cours favorables et des producteurs qui ont retrouvé le moral.

Et le président de la République a enfin « compris que l’agriculture est un secteur qui crée des richesses», se réjouit Henri Brichart, président de la Fnpl.

Le moral, les responsables de la Fnsea et de ses associations spécialisées l'avaient aussi. Leur présence au Sia a été l’occasion de préciser ce qui a conduit Xavier Beulin à être favorable à l’entrée des syndicats minoritaires dans les interprofessions. Le "Paquet lait" voté par le Parlement européen, le développement de la contractualisation, la légitimité des Cvo reconnue par le Conseil constitutionnel et les enjeux de la Pac en cours de réforme et dont l’avenir budgétaire est régulièrement remis en cause, expliquent, selon Christiane Lambert, vice présidente de la Fnsea, cette décision. Les pouvoirs publics se désengageant, il est temps que les producteurs travaillent tous ensemble. Et selon Christiane Lambert, ils y parviendront même si la situation évolue lentement.

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Rollande Denis, élevaur laitier a apprécié la visite
de Nicolas Sarkozy.© Terre-net Média)
Enfin, les nombreuses prises de position modérées des syndicats minoritaires à FranceAgriMer avaient tempéré les craintes d’obstruction systématiques de ces deniers dans les interprofessions lorsqu’ils les auront rejointes. Dans le Conseil « viande blanche », Jean Michel Serres (par ailleurs président de la Fnp) constate que la CR ne propose rien de particulier concernant la mise aux normes des bâtiments des truies gestantes, par exemple. Et quant à la défense du logo Viande porcine française, ses représentants n’avaient aucune raison de s’y opposer.

L’ouverture des interprofessions n’a pas de finalité politique à deux mois de l’élection présidentielle assure ses représentants alors que le PS a justement inscrit la pluralité syndicale dans son programme de campagne si François Hollande est élu.

Au ministère de l’Agriculture, on défend au contraire que cette décision est non seulement motivée par cette échéance électorale mais aussi par l’approche des élections des représentants des Chambres d’agriculture. En attendant, cette question de représentativité réglée, il n’y aura plus de place pour des débats de campagne stériles.

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La Vache qui rit partie en
campagne pour
"le meilleur et pour le rire".
(© Terre-net Média)
Ceci dit, l’accord favorable de la Fnsea ne signifie pas que l’entrée des syndicats minoritaires sera automatique précise Pierre Chevalier, président de la Fnb. Tout dépend du mode de fonctionnement actuel de chacune des interprofessions. Les choses pourraient être plus compliquées dans celles où il n’y a pas encore de collège et où les décisions sont prises à l’unanimité car c’est l’ensemble des participants qui devront donner leur blanc sein.

Un mode de fonctionnement à revoir

En fait rien n’est calé. Mais des dispositions prévues dans la loi de modernisation de l’agriculture de 2010 donnent la possibilité aux interprofessions de fonctionner par collège sur la base de la représentativité sans recourir à l’unanimité pour prendre des décisions.

Ces modifications pourraient alors pousser la CP à avoir ses propres associations spécialisées et JA, à revoir son fonctionnement. Quant à l’Apli, oui elle est écartée mais la Fnpl rappelle que ce n’est pas un syndicat. Elle ne pourra pas être représentée au Cniel !

 

 

 

 

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