Les nouveaux Isu sont arrivés, les taureaux vont se bousculer !

La hiérarchie des taureaux et des vaches en sera forcément modifiée. Les projections de l'Institut de l'élevage font apparaitre que 25 % des taureaux nés depuis 2003 verront leur Isu modifié de 10 points. (© Terre-net Média)

L'Index de Synthèse Unique (Isu) regroupe l’ensemble des principaux caractères en un seul, selon un poids attribuer à chacun. « En 2001, les objectifs de sélection des races laitières considéraient de façon équilibrée la production d’une part, et les caractères fonctionnels et morphologiques d’autre part, explique l’Institut de l’élevage. Dix ans plus tard, le déploiement de la génomique et les nouveaux caractères évalués imposent de revoir la définition de ces objectifs, en attendant les résultats de modélisations de la valeur économique des caractères ».

« Quand on modifie la règle, il est normal qu’un peu de bousculade se produise dans la hiérarchie des taureaux et des vaches, poursuit Pascale Le Mezec de l’Institut de l’Elevage. Pour les taureaux nés depuis 2003 et pour leurs index polygéniques, les différences sont en moyenne modestes, mais plus de 25 % d’entre eux, en Prim’Holstein notamment, font un écart de 10 points, plus souvent à la baisse qu’à la hausse ». Cependant l’Isu ne doit pas faire oublier la variabilité des phénotypes au sein des races, qui un jour ou l’autre certains individus « atypiques » pourraient se rendre utile pour le schéma de sélection.

Moins à la production, plus aux fonctionnels

Le progrès génétique s’accélère. La génomique entre en scène et réduit les intervalles entre générations et les taureaux sont mis de plus en plus tôt à la reproduction. Pour les trois races Prim’Holstein, montbéliarde et Normande, le poids des caractères liés à la production diminuent pour laisser davantage de place aux aptitudes fonctionnelles.

La longévité passe de 12,5 % à 5 %, mais ce caractère à fort impact économique est « indirectement très présent au travers du poids cumulé accordé aux multiples caractères qui lui sont liés, et devrait ainsi poursuivre sa progression ». La synthèse morphologique (MO) fait une belle place aux membres en favorisant les aplombs au format

Reproduction et santé de la mamelle

Isu Holstein (© Idele.fr)

Isu Montbéliarde (© Idele.fr)

Isu Normande (© Idele.fr)

La vitesse de traite est depuis le 23 février dernier intégrée dans l’Isu à raison de 3 ou 5 %. La multiplication des caractères fonctionnels amène les Organismes de Sélection à proposer deux indices fonctionnels : la santé de la mammelle (Stma) et la reproduction (Repro).

Concernant la santé de la mamelle, les OS ont choisi soit la parité, soit un équilibre de 60 % pour les cellules et 40 % aux mammites cliniques. Afin d’améliorer les performances en matière de reproduction, les OS ont généralement opté pour une répartition 50 % fertilité des vaches (Fer), 25 % fertilité des génisses (Ferg) et 25 % pour l’intervalle vêlage-1^ère IA (Ivai1).

Prim’Holstein

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Montbéliarde : davantage de largeur de poitrine

En race Montbéliarde, l’objectif est d’assurer un développement plus harmonieux entre la taille, la profondeur et la largeur des animaux, car depuis une dizaine d’année, il semblerait que la taille et la profondeur de flanc ait pris le dessus sur la largeur de poitrine.

Normande : l’OS travaille sur un Isu « durable »

L’Isu et la nouvelle table de pointage renforce les aspects liés à la locomotion et aux aplombs. « Il y a eu un consensus pour mettre l’accent sur les aplombs, a indiqué Gérard Renvoize de la "commission génétique" durant l’AG de l’OS Normande en janvier. Avec le nombre croissant de stabulations en logettes, nous avons besoin de vaches qui se déplacent bien ».

Les membres de l’Organisme de Sélection (OS) en race Normande, ont également annoncé qu’ils souhaitent former une équipe pour réfléchir à la réalisation d’un « Isu durable », destiné à sélectionner des animaux parfaitement adaptés aux élevages très herbagers ou biologiques.

En Normande, la dégradation de l’apparence musculaire va être ralentie afin que la race conserve ses qualités bouchères. D’après Gérard Renvoize, « La réforme de l’Isu en 2001 a porté ses fruits. Nous avions voulu axé la sélection sur la production laitière sans détériorer les taux. Aujourd’hui, nous souhaitons conserver cette progression sur les qualités laitières mais ne pas dégrader la musculature ».

Pour en savoir plus sur les nouveaux Isu : Idèle : Isu 2012 - les objectifs de sélection évoluent Voir en détail le nouvel Isu en race Prim’Holstein