François Hollande était aux champs, jeudi en Mayenne, première étape du candidat PS à la présidentielle, qui veut renforcer son ancrage dans le monde rural avant le Salon de l'Agriculture mardi, où il a prévu de passer au moins six heures.
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« La Pac n'a pas été assez défendue »
« La Pac n'a pas été assez défendue » sous le mandat de Nicolas Sarkozy, a fustigé le député de Corrèze, qui n'a pas manqué une occasion au cours de ce déplacement d'égratigner le président-candidat. François Hollande plaide pour l'introduction d'un critère lié à l'emploi dans l'attribution des aides de la Pac, actuellement conditionnée au seul nombre d'hectares. Par exemple, de petites exploitations maraîchères, qui emploient beaucoup de main d'oeuvre sur peu de surface, sont ainsi beaucoup moins aidées que de grosses exploitations céréalières, qui ont moins d'emplois à l'hectare.
De la même manière qu'il faut « rééquilibrer » les aides entre les différents types d'exploitations, il faut également « rééquilibrer » les forces entre producteurs et distributeurs. « Il faut que la distribution respecte davantage les producteurs », a insisté M. Hollande. Il soutient l'idée de « contrats de filières » qui permettraient de sécuriser les revenus des agriculteurs, en leur donnant plus de poids face à la puissante distribution. « L'agriculture, c'est un triple enjeu: de production pour la France, de qualité pour le consommateur, de rémunération pour les exploitants », a estimé le candidat socialiste, pour qui il n'y a « pas de ruralité sans agriculteurs ». Et les agriculteurs ne s'installeront pas « sans services publics », a-t-il dit, une manière de dénoncer le recul de la présence publique dans ces zones rurales.
« Dans l'agriculture, comme ailleurs on est pris dans un étau »
Christian Douxamis, 59 ans, l'un des associés du Gaec, estime qu'il « faudrait juguler la finance ». « Dans l'agriculture, comme ailleurs on est pris dans un étau », explique l'agriculteur. Il passe la main à son neveu, qui lui-même cherche un nouvel associé. « Ici, c'est un contrat de génération qui a été fait ! Il y a la transmission d'un savoir-faire, d'un cheptel. C'est une belle idée pour l'agriculture et pour l'emploi », a souligné M. Hollande, en référence à l'une de ses propositions phare.
Adepte des bons mots, M. Hollande, dégustant en guise de goûter au milieu des bottes de paille, des chouquettes a lancé : « Il y a une campagne c'était mangez des pommes, là c'est mangez des chouquettes si vous voulez oublier le Fouquet's ! », dans une double allusion à la campagne présidentielle de Chirac en 1995, où la pomme était le symbole du candidat Rpr, et au restaurant des Champs-Elysées où Nicolas Sarkozy s'est rendu le soir de son élection en 2007. Lors de son meeting à midi à Laval, devant 2.000 personnes, M. Hollande a ironisé sur la « soudaine repentance » de son rival de ce détour mondain avec nombre de patrons du Cac 40.
En fin de journée, il devait tenir meeting, au Mans sur les terres sarthoises du Premier ministre François Fillon.

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