
A deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, le ministre de l'Agriculture a une nouvelle fois rappelé les points positifs de son bilan à la tête du ministère de la rue de Varenne depuis trois ans : une opération séduction du responsable du projet présidentiel de l’Ump pour tenter de faire décoller son candidat Nicolas Sarkozy dans les sondages. Sinon, Bruno Le Maire a rappelé que la culture du maïs Mon810 sera bien interdite en 2012.
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Mardi 21 février 2012, Bruno Le Maire a, comme chaque année, organisé une rencontre avec la presse à quatre jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture Porte de Versailles. Un rendez-vous informel au cours duquel le ministre de l’Agriculture s’est attaché, une nouvelle fois, à défendre son bilan à deux mois du premier tour de l'élection présidentielle.
Selon le ministre de l'Agriculture, par ailleurs en charge du projet présidentiel du candidat de l’Ump, Nicolas Sarkozy, la démarche visait à justifier l’action de l’actuel gouvernement pour le secteur agricole, alors que l'hôte de l'Elysée ne décolle pas dans les sondages depuis l’annonce de sa candidature pour un second mandat à la tête de l’Etat.
« Les résultats sont là ! »
Bruno Le Maire a ainsi passé en revue, comme il l’a déjà fait lors de sa cérémonie des voeux en janvier dernier, les différents dossiers pour lesquels il estime que « les résultats sont là », expression qu’il a prononcé à maintes reprises.
« Quand je regarde les trois années écoulées, je constate que nous avons effectué un travail considérable pour la modernité de l’agriculture française, et ce, de manière irréversible », a-t-il expliqué, en citant les chiffres du revenu moyen des agriculteurs : « Ce revenu a plus que doublé, passant de 14.000 € à 31.000 € entre 2009 et 2011. De même que le solde commercial agricole, qui a lui aussi plus que doublé ces dernières années. Ce sont des résultats qui font pâlir d’autres secteurs d’activité! ». Bruno Le Maire a cependant omis de mentionner les écarts de revenu de 1 à 10 constatés entre les producteurs de fruits et de légumes, les éleveurs de bovins et d'ovins et, les viticulteurs!
Au-delà des résultats des exploitations françaises, Bruno Le Maire a rappelé aussi son bilan européen. « En 2009, c’était la voie de la libéralisation totale des marchés qui était prise par Marianne Fischer-Boel. Aujourd’hui, nous avons le paquet lait qui permettra de réguler la filière. En viticulture, la Commission européenne accepte de rouvrir le dossier pour voir si, oui ou non il faut supprimer les droits de plantation. » Sans oublier « le maintien du budget de la Pac à l’euro près », une « victoire difficile à obtenir ».
Pour le ministre de l'Agriculture, « les résultats sont là » aussi sur le plan international. « Grâce au G20 agricole, nous avons obtenu des résultats très concrets, notamment en matière de transparence sur les données mondiales. »
« La méthode du dialogue »
Bruno Le Maire s’est aussi félicité de sa méthode de travail, évoquant son « dialogue avec tous les syndicats. » Selon lui, ses efforts pour « réunir autour d’une même table des acteurs qui auparavant ne se parlaient pas » ont payé, particulièrement en filière bovine, pour laquelle le Gie Export mis en place « a permis de développer de nouveaux débouchés ». « Grâce à ces efforts, le prix de la viande bovine a davantage augmenté en quelques mois qu’il n’avait augmenté en 14 ans. »
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Enfin, le ministre a souligné son souci de « répondre aux attentes des consommateurs et des citoyens ». « Les Etats-Unis sont confrontés à un grave problème d’obésité, a-t-il souligné. Je fais tout pour que cela n’arrive pas en France », citant le plan national de l’alimentation, l’évolution des règles nutritionnelles et le développement des circuits courts.
Les Ogm seront bien interdits en 2012
Et c’est pour répondre aux attentes des consommateurs que Bruno Le Maire a rappelé que, quel que soit le moyen utilisé, la culture du maïs Mon810 sera interdite en France pour 2012.
Outre l’apport de nouveaux éléments confirmant « l’absence d’assurance sur les conséquences environnementales du Mon810 », le gouvernement a demandé à la Commission européenne de suspendre de manière urgente l’autorisation de mise en culture du Mon810 en France et en Europe.
« Nous attendons pour l’instant la décision de Bruxelles sur notre demande », explique le ministre de l'Agriculture. Mais il a assuré que le gouvernement prendrait les mesures nécessaires si Bruxelles tarde à répondre pour en interdire la culture en France.
Quelques dossiers inachevés
Questionné sur les dossiers pour lesquels il estime ne pas avoir obtenu les résultats escomptés, Bruno Le Maire a évoqué la régulation des marchés, « qui n’est pas encore accomplie dans toutes les filières, notamment dans le secteur des fruits et légumes ». « Je souhaite aussi aller plus loin dans la réduction des coûts de production ».
Sur les questions environnementales, le ministre estime « qu’il reste beaucoup à faire en matière de dialogue de la part des services de l’Etat. » « Pour l’importance du travail qu’ils accomplissent au quotidien, les agriculteurs ont besoin de respect, tant des services de l’Etat que des citoyens », a-t-il conclu.
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